Après la venue de milliers de personnes devant l’hôtel de ville pour fêter le nouvel an en musique, la place de la mairie était bien vide, bien triste ce matin. Après la folie musicale, elle retrouvait sa vie presque normale ! Les fêtards étaient couchés et les bourgeois du centre-ville ouvraient l’œil et le mauvais. Pas une âme qui vive à l’exception d’un lanceur de boomerang aux sandalettes et en short. Venu à bicyclette, l’homme aux cheveux longs lançait invariablement son engin. Visiblement, il savait y faire ! Il ne bougeait pas d’un poil et, comme par enchantement, son boomerang lui revenait dans ses mains gantées et sous les yeux des quelques enfants surpris par sa dextérité. En ce premier jour, sa présence intriguait les passants et lui, prenait le temps de vivre. Mais en le regardant de près, on pensait à Sisyphe condamné, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu’en haut d’une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet. Un mauvais présage : il va falloir aller au turbin !