Thierry Couffon, kiné respiratoire indépendant, ne chôme pas depuis le début de la crise du coronavirus. Assurant des urgences, il reçoit de nombreux adultes et enfants malades victimes d’encombrements bronchiques (asthmatiques…). « En fait, c’est pire que d’habitude… », assure-t-il. « Le soir, je m’endors à 9 heures, complètement rincé. »
Covid-19 oblige, le praticien a deux fois plus de stress. Il est désormais obligé de prendre toutes les précautions du monde. « Je vais chercher mes patients, un par par un, sur le parking de mon cabinet. » Entre deux consultations, Thierry ne doit pas non plus de désinfecter tout son matériel. « C’est très anxiogène. Il faut faire attention à tout ce que tu touches », assure-t-il.
C’est très anxiogène !
Plus que jamais, le kiné est en colère. « Je n’ai que des masques agricoles donnés par une maman dont le mari est agriculteur et qui s’en sert pour répandre ses pesticides. Cette situation est scandaleuse, vraiment scandaleuse. Nous sommes un peu les laissés-pour-compte », estime-t-il.
A chaque consultation, ses patients sont obligés d’expectorer, de cracher des glaires, lors de drainages. « J’en ai beaucoup qui postillonnent et le mot est faible…. Je pense même avoir eu trois cas de coronavirus. Je n’en suis pas certain parce que je ne les ai pas revus depuis. Mais ils présentaient tous les symptômes. »
Il attend vite des masques !
Dans sa clientèle, une personne a toutefois été confirmée positive. « Elle a été placée réanimation et s’en est sortie. Problème pour moi, un Covid-19 peut se cacher derrière une bronchiolite avec fièvre…Je ne sais jamais ce qu’il en est. Aucun critère ne peut le certifier. »
Comme les infirmiers, les pharmaciens, les auxiliaires de vie, Thierry attend vite des masques FFP2 pour protéger ses patients et lui-même. « Nous ne sommes pas en zone « cluster » avec beaucoup de malades. Ils attendent donc que l’on y soit pour nous en donner…Mais pour certains de mes patients, être contaminé serait dramatique. Il faut vite des masques. »
Info + : Dans toutes les maisons de retraite où il consulte, Thierry suit scrupuleusement tout un protocole. « J’enfile des blouses et des masques prêtés par les établissements. »