Mercredi 11 juin 2025, une centaine de personnes ont marché en silence depuis le collège Rosa Parks jusqu’à l’Hôtel du département, à Rennes, dans le quartier de Beauregard. Cette manifestation était organisée sous la forme d’un cortège funèbre afin de protester contre la fermeture du dernier collège public de Villejean.
Rosa Parks se meurt », annonçait le visuel brandi par les personnels et les parents d’élèves.
La marche a démarré à 13 h 30 devant les grilles de Rosa Parks, avec un passage symbolique par la dalle Kennedy, cœur du quartier, avant une cérémonie devant l’Hôtel du département. « Le Conseil départemental a décidé, après une parodie de concertation, de fermer tout bonnement et simplement le collège à la rentrée 2029, » a déclaré Clément Cordier, représentant de SUD éducation 35 — Solidaires. « Le dernier collège de ce quartier disparaîtra donc après vingt années de destruction méthodique du service public d’éducation de proximité. »
Si la fermeture est officiellement prévue pour 2029, les conséquences sont immédiates. Dès septembre 2025, les élèves de l’école Guyenne, située à proximité, seront sectorisés… à Pacé, commune distante de 8 kilomètres. « On commence à vider Rosa Parks avant même de le fermer », ajoute un parent d’écolier. « Ce n’est pas une transition, c’est une euthanasie. »
Les sections bilingues, théâtre, sport, internationale britannique — autant d’atouts pédagogiques du collège — sont déjà elles-aussi impactées. « La destruction de cet établissement n’attendra donc pas 2029, mais débute en pratique dès maintenant, » note un syndicaliste. Cette fermeture, pour les manifestants, serait un signal lourd adressé à Villejean déjà durement frappé par les inégalités, les violences et l’exclusion. « À l’heure où les autorités s’émeuvent dans les médias du trafic de drogue, elles organisent en parallèle la disparition du dernier collège public du quartier, » dénonce un communiqué commun des personnels et des familles. « Et après, on feint de s’étonner des conséquences sociales. »
Clément Cordier est encore plus direct. « Sans être docteur en sociologie, on comprend très bien comment des jeunes sans perspectives, peuvent être happés par la misère ou la violence. Supprimer une école, c’est supprimer une chance. » Face à ce constat, les manifestants réclament l’abandon de la nouvelle carte scolaire et la restitution des moyens dès septembre 2025. Ils exigent une véritable concertation, cette fois avec les équipes éducatives et les familles. « Ce collège n’est pas mort. Mais on est en train de le tuer à petit feu. »