En compulsant la carte interactive des œuvres d’art public, pas de statue Leperdit (située sur la place Champ Jacquet) ! Le célèbre maire, qui fit pourtant beaucoup pour sauver des têtes durant la Révolution française, ne figure pas du tout. Il n’est pas le seul. L’inventaire fait fi de toutes les sculptures du cimetière Nord (statue de l’espérance de Jean-Baptiste Barré, tombes d’Adolphe Léofanti, du chanoine Brune et de Robidou…) et de celles de la nécropole de l’Est (monuments de la résistance et du Souvenir français).
Pas un mot, non plus sur les compositions artistiques (pour beaucoup peu entretenues) du parc du Thabor (à part l’hommage au chanteur Glenmor). C’est comme si la colonne Vanneau-Papu (pourtant fervents républicains) et les groupes s’étaient volatilisés, envolés ! Mais c’est encore plus vrai pour les œuvres cachées dans les bâtiments. Nulle mention n’est faite des frises de Camille Godet (artiste engagé à gauche) à la salle de la Cité et au Panthéon. Nulle inscription n’est effectuée pour les cinq toiles de Mathurin Méheut et Yvonne Jean-Haffen, commandées en 1941 par le doyen Yves Milon pour l’Institut de géologie !
Bref, il n’y a rien à voir. « C’est dommage », note un Rennais, historien de l’art de formation. « Je suis un fervent défenseur de l’art contemporain. Mais on ne peut pas faire table rase du passé ! Les artistes d’aujourd’hui doivent beaucoup à ceux d’hier. La vie artistique n’existe pas seulement depuis la prise de pouvoir d’Edmond Hervé. » L’attaque est rude. Mais le beau n’est-il pas un art qui plaît sans concept, affirmait Kant , Pour en savoir plus sur les œuvres des cimetières : https://cimetieres.rennes.fr/accueil/patrimoine/cimetiere_du_nord/sepultures_et_personnalites
Infos + : Même le site WikiRennes, pourtant très féru d’histoire, a omis les vestiges du passé ! Seul, le mosaïste Odorico fait l’objet d’une carte de la métropole.