Sous l’Hôtel-Dieu, le conseil municipal de Rennes a autorisé la construction d’un parking de 300 places d’ici 2022, malgré l’opposition des écologistes et des élus de France Insoumise. « Ce stationnement a été évoqué à deux reprises, la première fois en janvier 2019 au conseil métropolitain, lors de l’approbation du plan de déplacements urbains, et en avril dernier dans notre enceinte. À chaque fois ce projet a été rappelé explicitement. Certains ont la mémoire courte », a expliqué Marc Hervé, adjoint au maire de Rennes.
Pas illogique de reconstituer des parkings
Mais pourquoi la ville se lance-t-elle la construction d’un tel ouvrage à l’heure où elle construit à tour de bras des pistes cyclables ? « Depuis 2014, la volonté d’apaiser notre centre-ville nous a amené à supprimer un certain nombre de places de stationnement », répond Marc Hervé. « Il n’est donc pas illogique de reconstituer partiellement les offres dans des lieux envisagés à cet effet (une place sur trois). »
Prévu initialement avec 100 places pour les futurs résidents de l’Hôtel Dieu, ce parking disposera de 200 places supplémentaires grâce à une petite rallonge de 5 millions d’euros de la municipalité. Mais d’après France Insoumise, ces stationnements complémentaires ne seront pas destinés aux riverains. « Ils seront dédiés aux congressistes du couvent des Jacobins », a indiqué Yann Le Gargasson (France Insoumise. « Nous aurions pu être d’accord sur une nouvelle offre de parking en ouvrage si elle donnait lieu à des suppressions de stationnements sur voirie pour piétonniser le boulevard de Chézy et créer une piste cyclable rue de Saint-Malo. En attendant d’avoir gain de cause, nous y sommes opposés … « , a noté Mathieu Theurier, élu écologiste.
Des places pour le centre des congrès ?
Au passage, Gurval Guiguen, conseiller de l’opposition de la droite, épingle la gestion de la ville de Rennes. « Nul ne niera aujourd’hui que le couvent des Jacobins est un écrin magnifique un outil exceptionnel. Mais il y a dix ans, nous avions pointé quatre difficultés : la jauge du centre des congrès, le surcoût (30 à 110 millions d’euros), l’accès des camions et le stationnement anarchique. Dommage que vous n’avez pas écouté votre opposition, cela nous aurait permis d’avoir un effet bénéfique sur les finances publiques. « Un avis pas du tout partagé par Marc Hervé. « Bien que la période amène à certaines circonvolutions politiques, il n’y a pas de sujet « centre des congrès » pour ce parking de l’hôtel Dieu. » En clair, ce nouvel ouvrage répond à un besoin des riverains. Les Rennais jugeront lors des prochaines élections municipales…