Le projet de construction d’une tour de 50 mètres, dans le quartier de Villejean, à Rennes, va bel et bien voir le jour. La cour administrative d’appel de Nantes a rejeté le recours porté par un collectif d’habitants opposé à cette opération immobilière, comme l’indique le journal Ouest-France.
C’est la fin d’un long bras de fer judiciaire. Mardi 1er avril 2025, la cour administrative d’appel de Nantes a validé le permis de construire délivré en 2021 pour la réalisation de deux immeubles, dont une tour de 17 étages. A l’angle de la rue de Saint-Brieuc et de la route de Vezin-le-Coquet, dans le quartier Villejean, ce programme comprend des logements, une résidence communautaire, des bureaux, un restaurant et des commerces.
Le collectif de riverains L’Enchanteur désenchanté, créé en 2020 pour contester le projet, espérait encore faire barrage. Déboutés une première fois par le tribunal administratif de Rennes en avril 2023, ils avaient formé un recours en appel. Une démarche finalement vaine : les juges nantais ont suivi, le 13 mars 2025, les conclusions du rapporteur public, rejetant leurs arguments.
Dans cette bataille juridique, les habitants du secteur Croix-Rouge-Berry dénonçaient notamment un déficit de places de stationnement, une densification excessive du quartier, ainsi que l’absence d’évaluation environnementale préalable. Ils pointaient des risques pour la santé humaine, la qualité des sols, de l’air, ou encore des nuisances sonores et une perte d’ensoleillement. « Je ne comprends pas la démesure du projet », expliquait Carole Fougeret, dans nos colonnes. « Les promoteurs collent une tour de béton de 50 mètres de haut à côté de nos maisons “castor”. Franchement, ce n’est pas du tout cohérent. Ils sont prêts à détruire notre lieu de vie ! Dans une mairie censée être écoresponsable, on n’a aucun espace végétalisé de prévu alors qu’on devrait envisager un immeuble bien pensé et écologique. »
Mais la cour d’appel n’a pas été convaincue. « Aucune pièce du dossier ne permet d’établir que le projet contesté porterait atteinte à cette zone naturelle », ont tranché les magistrats. L’augmentation de la circulation ou les désagréments évoqués « ne peuvent être regardés (..), comme constituant des incidences notables sur l’environnement ou la santé humaine. » Depuis quelques années, plusieurs collectifs rennais ont exprimé des inquiétudes similaires : verticalisation rapide de la ville, bétonisation, saturation des voiries, manque de concertation avec les habitants… Pour en savoir plus sur le projet.