Sempiternellement, dans l’actualité rennaise, des Rennais s’opposent à des projets immobiliers depuis maintenant quelques années. Sempiternellement, la ville défend ces nouvelles constructions en faisant valoir le besoin de loger les nouveaux habitants. Elle montre au créneau pour soutenir ses promoteurs par la voie de ses élus, Sébastien Sémeril dans la précédente municipalité, et aujourd’hui Marc Hervé.
Une tour de 17 étages
A l’angle des rues de Saint Brieuc et de Vezin, une tour de béton de Bâti Armor de 17 étages (50 m de haut, 70 logements) et un bâtiment pour les étudiants de 100 logements seront peut-être érigés. « Nous exprimons notre souffrance face à ce projet qui aura une incidence sur notre qualité de vie », convient Carole Fougeret, membre de l’association L’enchanteur désenchanté. « Nous y perdrons de l’intimité, de l’ensoleillement et la valeur de nos biens. Ce front bâti sera extrêmement « impactant ». C’est à peine si je vais encore voir le ciel depuis ma terrasse. L’’ombre portée du bâtiment recouvrira tout mon jardin jusqu’aux fenêtres. »
« Certains voisins ne peuvent pas changer la couleur de leurs huisseries en raison de la proximité des bâtiments historiques : l’Agrocampus. En revanche, une tour de 50 m, cela ne pose pas de souci. » Carole Fougeret.
Circonstance aggravante, cette construction sera édifiée dans le quartier anciennement populaire de la Croix-Rouge construit par les bâtisseurs de la Croix-Rouge (dépendant de l’association des Castors Rennais animée par Alexandre Gaudichon). « Je ne comprends pas la démesure du projet. Les promoteurs collent une tour de béton de 50 mètres de haut à côté de nos maisons « castor ». Franchement, ce n’est pas du tout cohérent. Ils sont prêts à détruire notre lieu de vie ! Dans une mairie censée être écologique, on n’a aucun espace végétalisé de prévu alors qu’on devrait envisager un immeuble bien pensé et écologique. » Une pétition en ligne en faveur des riverains a réuni 450 signataires.
« Nous dénonçons la méthode de ces promoteurs, qui nous informent du projet de construction quinze jours avant de déposer le permis de construire ! », convient Carole Fougeret.
La polémique du jour : « Comment est-il possible de construire 170 logements et 2 commerces avec uniquement 100 places de parking ? », s’interroge l’association. « Nous faisons face à l’heure actuelle à de nombreux problèmes de stationnement. On a du mal à se garer. …Tous nos parkings sont aujourd’hui pris d’assaut par les salariés de la ZAC Atalante Champeaux et de nombreuses personnes stationnent dans le lotissement pour prendre ensuite le bus ou le métro afin de rejoindre le centre-ville. Ce sera pire après cette construction. »