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mardi 5 décembre 2023
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FAUT-IL CASSER DU SUCRE SUR LES TÉLÉTRAVAILLEURS DES BISTROTS ? 

Il est peut-être fini le temps où Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir passaient leur journée dans les bistrots à écrire leurs œuvres. À Rennes, certains propriétaires des débits de boissons commencent à casser du sucre sur les télétravailleurs. « Ils sont devant leurs ordinateurs », explique l’un d’eux. « Ils boivent une seule consommation, restent cinq heures et ponctionnent votre électricité. » 

Un café pour survivre, il doit vendre des boissons », un tenancier

Un autre cafetier est tout aussi surpris par l’attitude des « coworkers sans abris » ! « Ils me demandent de diminuer le volume de la musique et de recharger leur portable. D’autres invitent les autres clients à se taire. C’est devenu n’importe quoi ! » Interrogé, un télétravailleur des bistrots est interloqué par les critiques. « J’essaie de ne pas déranger », affirme-t-il. « Régulièrement, je commande de nouvelles consommations et je m’en vais au moment du déjeuner. C’est une question d’éducation. » 

Mais tous ne sont visiblement pas comme lui. « J’ai fini par mettre des caches sur les prises électriques. Je les enlève uniquement pour ceux qui jouent le jeu ! » Un autre, lassé, a préféré réserver une grande table aux itinérants du boulot. « Ceux-ci peuvent y travailler toute la journée. En revanche, je ne livre pas d’électricité, et pour les coups de téléphone, je leur demande d’être discret pour respecter la tranquillité des autres clients. » 

Certains cafetiers ont bien vite choisi entre ce nouveau type de clientèle et un bar vide ! « Je souhaite affecter les places disponibles à une clientèle qui veulent juste profiter d’une pause non productive ! » D’autres invitent les « bosseurs patentés » à venir le matin entre 9 h et 11 h du matin et entre 15 h et 17 h. « Les consommateurs seront plus au calme. Ils pourront plus facilement discuter avec un serveur ! Les cafés doivent rester des lieux de travail temporaire. »

Les cafés sont des espaces refuges, intermédiaires entre espace public et privé », affirme le géographe Philippe Gajewski, l’un des seuls auteurs d’une thèse sur le sujet. 

Faute d’observer ces bons conseils, les « nomades » devront ruser ! Ils devront répertorier une liste d’établissements susceptibles d’abriter leurs activités. « Les chaînes de restauration rapide, les hôtels sont souvent plus accueillants. »  Encore mieux, ils devront être courtois.  « Il s’agit de ne pas pester contre les clients voisins, le bruit de la machine à café ou les cris du bébé ! Le non-respect des règles de bienséance est rédhibitoire pour le personnel. Et surtout, il est généralement bien vu de consommer régulièrement. Un thé, une pâtisserie et une limonade coûtent encore moins cher qu’un espace de coworking ! » Une plateforme nommée Kafo recense les lieux accueillants pour les nomades du travail, à Paris. Elle pourrait bientôt s’implanter dans les villes de province. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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