L’opposition municipale veut armer la police municipale (comme une partie des syndicats du personnel). Elle l’avait déjà dit lors d’un conseil municipal en novembre dernier. Elle l’a redit lundi dernier.
« Quand on sait aujourd’hui que les pompiers sont victimes de violence, on peut comprendre l’inquiétude légitime de ceux qui risquent leur vie pour nous, » a expliqué Bertrand Plouvier, conseiller municipal de l’opposition.
Soutenu par ses colistiers, Bertrand Plouvier sollicite fermement auprès du maire le lancement d’un débat « sans dogmatisme idéologique » au sein d’une mission d’information. En guise de réponse, Hubert Chardonnet, adjoint au maire chargé de la sécurité, veut rester « droit dans ses bottes ». Il revendique une « doctrine d’emploi ». «L’armement est fonction d’une mission et non l’inverse. La police municipale est chargée de la tranquillité publique et non du maintien de l’ordre. »
L’armement est fonction d’une mission
Contre les avis de l’opposition, Hubert Chardonnet ne veut pas changer de politique. « La ligne directrice que nous défendons correspond bien à la situation. Aucune demande de mission d’information et d’évaluation n’aurait de sens, » assure-t-il. Rien ne pourra apparemment le faire changer d’opinion. Y compris les petits rappels de Benoît Caron, colistier de Bertrand Plouvier. Fermement, l’élu d’opposition est pourtant revenu sur la vidéosurveillance finalement acceptée par la municipalité. Fermement, il a donné l’exemple de Philippe Duron, maire de Caen PS, ne désarmant pas la police municipale décidée par son successeur de droite.
Mais la municipalité rennaise reste dans ses positions. «Nous considérons aujourd’hui que la possession d’armes à feu par la police municipale n’est pas pertinente et ne répond pas à la réalité de la situation vécue, » a expliqué la maire de Rennes, Nathalie Appéré. « Nous avons pris cette décision au terme d’une analyse partagée avec l’ensemble des instances de stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance. » Elle laisse toutefois une porte ouverte : si la situation devait évoluer, nous pourrions débattre à nouveau avec les uns les autres de ces questions. Mais ce moment n’est pas venu. »
« Nous ne sommes pas des vilains petits canards qui auraient inventé une doctrine dans leur coin, » explique Hubert Chardonnet, adjoint au maire chargé de la sécurité. «Il y a une enquête tout à fait récente suite aux événements de novembre. Sur 43 grandes villes françaises, il n’y en a que six qui ont décidé d’armer leur police. »