« Petit, rondouillard, rouquin, et pourtant il aura connu 8 mariages et non des moindres, Mickey Rooney est mort… » En écoutant sur France Info cette chronique en avril 2014, le photographe Pascal Sacleux, roux lui-même, voit rouge. Il ne comprend pas comment une journaliste professionnelle puisse déraper à tel point sur une grande radio française.
« Non, les roux ne sont pas moches ! »
Deux ans plus tard, Pascal rencontre en mai 2016 à Corps-Nuds, non loin de Rennes, une famille dont le cadet âgé de 13 ans est roux. « J’ai proposé à ses parents de le photographier, » se souvient-il. De cette rencontre naît l’envie de photographier des femmes, des hommes, des enfants roux. « J’ai aimé dans ce projet l’idée de me pencher sur le cas de mes semblables (roux comme moi). Je me suis senti investi d’une mission. »
Fermement, Pascal Sacleux veut s’opposer aux…clichés. « Non, les roux ne sont pas moches ! Bien au contraire, je n’ai rencontré que des petites fées ! » Durant quelques mois, il prend une soixantaine de ses congénères en photos. « J’ai été toujours attiré par les minorités visibles. En France, cela n’a pas toujours été facile pour nous. Dans les bourgs et villages, nous avons subi pas mal de brimades, moqueries, d’humiliations ».
Contre le « racisme », Pascal Sacleux répond de la plus belle manière par des portraits où l’on sent la petite lumière dans les regards et où l’on sent la roussitude comme une affirmation de soi. Mais rien d’étonnant à cela, Pascal Sacleux est un professionnel de la photo. Durant de nombreuses années, il a photographié des minorités visibles pour un grand magazine Black News. On l’a vu au Sénégal, au Bénin, au Cameroun et partout dans le monde avec son vieux Nikon.
Son exposition « Bretagne, Ornements de rousseur » sera proposée à l’aéroport de Rennes dans le hall. Elle aura lieu jusqu’au 15 juin 2017 et sera visible dans le grand hall de l’aérogare. Pour l’aider à financer les tirages, un seul site internet https://www.kengo.bzh/projet/exposition-bretagne-ornements-de-rousseur