Rennes Métropole tient à implanter des éoliennes sur son territoire, coûte que coûte. « Cela plaît aux écologistes », confie un proche du dossier. Mais voilà, la bonne conscience ne rime pas toujours avec bon sens. À Acigné, le programme éolien a du plomb dans l’aile. Il y a quelques jours, le commissaire enquêteur a émis un avis défavorable sur l’exploitation de trois aérogénérateurs (moins pudiquement des éoliennes) et la construction d’un poste de livraison, en lisière de forêt. « Les conséquences pour la faune, la flore et le cadre de vie des riverains seront irrémédiables si le projet est approuvé », assure-t-il. « Ce dernier ne peut pas être reconnu d’intérêt général, tant il suscite d’inquiétudes, de jugements négatifs et de tension citoyenne. » Depuis un moment déjà, de nombreux opposants s’élèvent contre ces installations de 180 mètres de haut. « Elles font deux fois la hauteur des Horizons, à l’entrée de la forêt classée de Rennes, très fréquentée par les promeneurs et à proximité immédiate d’une zone Natura 2000 », souligne Antoine Cressard, élu rennais de l’opposition.
L’homme n’est pas seul à lever le vent de la contestation. Christophe Prime, président de Vents contraires 35, épaulé par son avocat Sébastien Collet, défend le balbuzard pêcheur. « Au regard des informations disponibles, cette espèce va probablement passer du statut “vulnérable” à “une situation critique”, en raison de son faible effectif en Bretagne et de son taux de déclin. » Malgré ces critiques, Marc Hervé, adjoint au maire de Rennes et élu métropolitain, restait droit dans ses bottes dans un dernier conseil municipal. « « Il y a toujours 1000 raisons de ne pas agir. Cela vaut pour l’éolien, pour le photovoltaïque, comme pour la valorisation des déchets. Mais tant que notre assemblée favorise les énergies renouvelables, nous sommes disposés à considérer cette proposition, soutenue par d’autres communes. » Quid désormais du projet des Ailes du Chevré ?