Comme les pharmacies, de nombreux buralistes rennais n’ont pas de masques en vente. « Nous en avons commandés », explique l’un d’eux, dans le centre-ville de Rennes. « Mais c’est un vrai sketch. Depuis maintenant plus de quinze jours, nous les attendons. Nos clients râlent et nous aussi. Je pense même à annuler ma commande. »
Deux millions de masques commandés
Destinés aux professionnels et au grand public, 2 millions de masques devaient être mis en vente dans les bureaux de tabac. « Certains en ont reçus », assure Loïc Vilboux, président de la chambre syndicale d’Ille-et-Vilaine et buraliste à Redon. « Des collègues de Saint-Malo en ont vendus ! Mais une bonne partie n’ont pas été livrés. Certains ont annulé leurs commandes et seront remboursés. »
Comme beaucoup de marchands de masques, les buralistes se retrouvent coincés. « Partout en France, Il y a des problèmes de livraison. La grande distribution n’est pas livrée en temps et en heure, les pharmaciens aussi et nous non plus. Nous avons rencontré quelques problèmes : l’État est passé avant nous et le transporteur de fret Fedex était en grève ! »
Des livraisons ce jeudi
Mais les choses devraient revenir vite à la normale d’ici jeudi. « Il y a un retard dans la mise en place mais il y en aura ! Les buralistes seront livrés cette semaine en masse je peux vous l’assurer parce qu’il y en a déjà qui ont été livrés hier et d’autres qui le sont aujourd’hui ! A moins que l’État nous réquisitionne encore des masques… «
Les 24.500 buralistes que compte la France pouvaient s’approvisionner sur une plateforme mise en place par la Confédération. Ils doivent vendre des masques barrières 3 plis en textile et réutilisables, certifiés AFNOR et fabriqués en France, à un prix envisagé à 5 euros. « Notre maillage territorial est une force pour répondre à la demande des Français qui souhaitent se protéger. Nous restons au service des Français et des territoires en étant acteurs du déconfinement », expliquait le président national de la confédération des buralistes, Philippe Coy, dans un grand journal du soir.
Durant le confinement, les buralistes sont restés en première ligne malgré l’absence de protection. Ils ont assuré un service de proximité avec leurs activités de dépôt de pain, vente de timbres, presse, relais de La Poste ou épicerie. « On aurait pu fermer totalement nos établissements pour toucher les aides de solidarité de l’État. Mais on a préféré bosser au risque de perdre de l’argent », explique l’un d’eux. En Ille-et-Vilaine, 472 buralistes exercent leur profession contre 27 000 en France.
La phrase du jour : » Je me suis engagé auprès de la chambre syndicale qu’il n’y aurait aucun masque qui restera sur les bras des buralistes », confie Loïc Vilboux, président de la chambre syndicale d’Ille-et-Vilaine et buraliste à Redon.