Le Brun orateur ! Au conseil municipal de Rennes, on s’ennuie parfois ferme avec des débats longs qui n’en finissent pas, pour que chaque composante politique puisse donner son grain de sel. Il suffit d’écouter la libre expression de nos élus en début de séance. Heureusement, quelquefois, la voix de stentor de Loïck Le Brun (centre droit) réveille tout le monde. Que l’on soit d’accord ou non avec lui, il faut avouer que ses interventions nous réconcilient avec la politique. Messieurs et mesdames les conseillers et adjoints, sortez la tête de vos notes technocratiques écrites par vos administratifs, et un peu de lâcher-prise !
Gandon au secours de Compagnon. Les deux élus d’opposition, Charles Compagnon et Nicolas Boucher, se trouvaient par hasard dans le Subway de Villejean, lors d’une fusillade. Ils n’ont pas été blessés, mais profondément marqués, tout comme les clients, les employés, les habitants. Revenant sur cet évènement, Carole Gandon (Révéler Rennes) a vivement critiqué la « froideur » de la maire et sa « condescendance » devant les caméras de la presse. « Cette manière de reprendre notre collègue, dans ce ton professoral qui vous est familier, n’était ni opportune ni digne. Quelques phrases convenues sur les moyens de l’État, et puis plus rien. Rien sur les responsabilités municipales. Rien sur les leviers locaux. Aucun mot d’introspection, aucune remise en question. » Nathalie Appéré avait corrigé Charles Compagnon en lui disant : « Ce n’est pas une kalachnikov, mais une arme longue ! »
Angle mort de la culture. « Nous voudrions insister ici sur un autre angle mort de votre politique : celui de la culture populaire », a expliqué à la majorité Révéler Rennes (opposition), lors du dernier conseil municipal, le 19 mai. « Celle qui rassemble, qui touche le plus grand nombre. Celle des grandes tournées, des spectacles vivants, des concerts accessibles, des événements fédérateurs. Où est-elle dans vos priorités ? Comment comprendre qu’une ville comme Rennes, avec sa jeunesse, ses infrastructures, son héritage culturel fort, soit aujourd’hui contournée par les circuits de production et de diffusion populaire ? Combien d’artistes ou de productions majeures choisissent désormais Nantes, Brest ou même Laval plutôt que Rennes ? » À Laval, vous pourrez voir Frédéric François en mars 2026…
Les migrants, cheval de bataille du RN. « La préfecture d’Île-de-France, avec la participation des associations Utopia 56 et France Terre d’Asile, vient de transférer plus de 270 migrants jusque-là installés dans un campement de fortune situé sous le métro aérien parisien. Parmi eux, neuf Éthiopiens, cinq Érythréens, deux Afghans, trois Soudanais, un Mauritanien et un Marocain ont été acheminés à Rennes. Ces migrants seront-ils prioritaires dans l’attribution de logements, alors que Rennes compte 2 000 SDF et 30 000 demandes en attente sur la métropole ? Pour faire face à l’explosion de l’insécurité dans la capitale bretonne, les policiers nationaux de Rennes réclament actuellement une centaine d’effectifs supplémentaires… mais Bruno Retailleau envoie des migrants. Sous ses airs de fermeté, le nouveau président LR apparaît donc comme un simple continuateur du macronisme. Il doit pourtant savoir que sa mission place Beauvau n’est pas de répartir les migrants, mais de les faire repartir ! »
Bien commun. La socialiste, Nathalie Appéré, a signé une tribune dans Le Monde avec sept autres maires de gauche contre la Nuit du Bien Commun. « Derrière cet événement au vernis bienveillant se cache une entreprise idéologique structurée : celle de Pierre-Edouard Stérin, milliardaire, exilé fiscal et fondateur du Fonds du Bien Commun. Loin d’être un mécène désintéressé, il est l’auteur d’un projet politique baptisé plan Périclès, dévoilé par la presse et plusieurs collectifs citoyens. Ce projet vise explicitement à financer et former des candidats issus du Rassemblement national et de la droite radicale pour les prochaines élections municipales (…) Sous couvert de philanthropie, c’est une vision rétrograde de la société qui s’installe insidieusement dans nos territoires », confie l’édile.
Bien commun bis. « Nous dénonçons la tribune de Mme Appéré parue dans Le Monde contre la Nuit du Bien Commun », indique Thomas Rousseau (L’Espoir Rennais, Les Républicains). « La liberté d’association et d’expression n’est possible qu’en restant dans le spectre de leurs idées. Nous rappelons que la Nuit du Bien Commun est une initiative privée pour financer des associations œuvrant pour l’intérêt général. Sa prise de parole n’a donc aucune légitimité. La maire de Rennes n’avait d’ailleurs pas réagi lorsque, lors de la 2e Nuit du Bien Commun, les antifas sont venus perturber l’événement et intimider les participants. » L’Espoir Rennais réaffirme son soutien à la liberté d’expression et d’association. « Nous sommes aux côtés des bénévoles et des associations qui, grâce aux financements de la Nuit du Bien Commun, agissent auprès des plus fragiles et construisent du lien social localement. Le plus grand danger pour ces signataires est que cela vienne souligner leur inaction et leurs échecs auprès des publics les plus vulnérables. »
Des écologistes propalestiniens. « Nous réitérons notre appel à des mesures concrètes de la part de la communauté internationale : un cessez-le-feu immédiat et permanent, ainsi que la levée complète du blocus pour permettre l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire. Nous restons aussi pleinement engagés pour porter l’ensemble des demandes en faveur d’une paix juste et durable », a confié l’écologiste Priscillia Zamord. Les verts avaient déjà présenté un vœu pro-palestinien le 24 juin 2024.
Un hommage pour Dagorn. Saluons l’initiative de la maire Nathalie Appéré pour rendre hommage à Jean-Pierre Dagorn, ex élu rennais. Conseiller municipal de l’opposition sous Edmond Hervé (PS) entre 1995 et 2001, ancien conseiller régional et conseiller général d’Ille-et-Vilaine, Jean-Pierre Dagorn est décédé lundi 21 avril 2025, à l’âge de 76 ans. Un geste républicain.