A l’IEP de Rennes, l’étudiant, aujourd’hui âgé de 24 ans, accusait un autre d’agression sexuelle. Entendu par un professeur et un membre de la direction, il ne déposait pourtant pas plainte. Mais l’affaire ne s’arrêtait pas là. Après les faits, un collectif anti-sexiste distribuait des tracts reprochant « l’entre-soi dégueulasse, des chants nazis et des viols cautionnés » par l’établissement. Des affiches mettaient plus tard en cause l’attitude de l’administration de Sciences Po.
Des enquêtes ouvertes
Le 14 mars 2022, deux enquêtes étaient ouvertes, l’une pour agression et harcèlement sexuel et la seconde pour diffamation. Particulièrement atteint, le présumé agresseur cessait ses activités associatives (pourtant nombreuses) à partir de novembre 2019 et n’assistait plus aux cours à partir du 20 mars 2019. « Mes amis avec qui je traînais tout le temps sont passés de 25 à 5 ans et au fur et à mesure je me suis retrouvé tout seul », convenait l’accusé devant un médecin. Il tentait même de mettre fin à ses jours.
Ce 8 novembre 2022, la victime a obtenu gain de cause devant la Cour d’appel de Rennes. « Aucun élément ne confirme les dénonciations. Il n’existe en particulier aucun témoin direct de cette prétendue agression et le prévenu reste très elliptique et vague sur la nature exacte et les circonstances », expliquent les magistrats.
Son ordinateur personnel susceptible de contenir des messages relatifs aux faits avait mystérieusement disparu au moment de la perquisition des enquêteurs.»
Pis encore, l’étudiant « délateur » a mobilisé ses relations activistes pour déclencher une campagne de dénigrement contre son alter ego carabin, la direction de l’établissement et l’institution policière. « Il ne peut être considéré de bonne foi. Il a lancé délibérément des rumeurs et a instigué des actions militantes tout en ne saisissant pas les autorités compétentes. » Ce jour, il a été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis pour dénonciation calomnieuse. Il est condamné également à la somme d’un euro au titre des dommages et intérêts et devra rembourser les frais de procédure de sa victime.
Olivier Chauvel défenseur de l’étudiant, accusé à tort, a tenu à réagir à la sortie de l’audience. « Le résultat est tout à fait satisfaisant, martèle-t-il. La cour a suivi notre raisonnement et n’a pas péché par naïveté. La duplicité du prévenu a été reconnue, et au-delà les méthodes détestables consistant à sacrifier délibérément l’honneur d’un homme sur l’autel de l’agitation et des prétendues luttes d’extrême gauche. »