Au conservatoire de Rennes, les élèves, leurs parents et leurs enseignants n’avaient plus de directrice depuis quelques mois. Ils naviguaient à vue et souffraient d’une telle situation. Dans une ville où le culte du secret est parfois érigée en règle, la presse a tenté ces derniers mois de joindre la métropole qui gère l’établissement, ainsi que la directrice. Seuls, les syndicats ont accepté de répondre à nos questions ! Après la parution de deux articles, nous avons finalement décroché une réaction de la directrice par le biais d’un droit de réponse très officiel que nous publions bien volontiers pour satisfaire la recherche de la vérité. Pour rappel, nos colonnes sont ouvertes à tous, sans que vous soyez obligés de passer par des voies procédurières.
« L’article contient des informations erronées ou imprécises concernant notamment le fait qu’une enquête administrative aurait mis à jour un « malaise social« , écrit la directrice. « Dans un contexte structurel complexe, sans aucune alerte préalable ni possibilité d’être assistée, j’ai été convoquée le 5 mars 2024 par la directrice des affaires culturelles et le directeur des ressources humaines d’alors pour être informée que j’allais être mutée d’office sur un poste de chargée de mission créé de toutes pièces à l’opéra de Rennes. J’ai pris attache avec une avocate qui a signalé le caractère totalement anormal de la procédure et ai demandé à rencontrer la direction générale des services. Nous n’avons jamais eu de réponse ni la communication du moindre grief permettant de comprendre cette mutation imposée. J’ai à nouveau été convoquée en mai 2024. Quand j’ai voulu me présenter avec mon conseil, le rendez-vous a été annulé. C’est dans ce contexte que quelques semaines plus tard, la ville de Rennes a mandaté l’un de ses avocats pour diligenter une enquête et construire, a posteriori et à charge, un fondement factuel à ma mutation d’office déjà décidée de longue date. L’enquête administrative a consisté à auditionner une douzaine de personnes sélectionnées en amont, soit moins de 10% des personnels et ne mentionne pas un « malaise social ».
Je n’ai pas quitté mes fonctions. J’ai été radiée des cadres de la ville pour être mutée à la métropole au sein de l’opéra de Rennes sur un poste inexistant. La situation fait l’objet d’un recours contentieux devant le tribunal administratif de Rennes et un syndicat a transmis à l’autorité administrative un signalement pour danger grave et imminent concernant la gestion de ma situation. Il ressort des éléments du dossier une véritable orchestration de destitution de la direction du conservatoire sur laquelle la justice devra se prononcer. Je regrette la médiatisation de mon nom et une version très incorrecte et partielle de la situation. »