Le service de neurochirurgie traverse une période difficile, après de nombreuses plaintes pour harcèlement moral et sexuel (https://www.rennes-infos-autrement.fr/enquete-pour-harcelement-rififi-au-service-de-neurochirurgie-au-chu/). Par un communiqué long et détaillé, envoyé ce jour, le CHU de Rennes tient à assurer l’ensemble des patients de la priorité absolue donnée à la qualité et à la sécurité des soins. « Nous apportons une attention constante à leur information, leur prise en charge et leur accompagnement », précise la direction.
L’équipe du service, durement éprouvée, a été très rapidement rencontrée par la gouvernance du CHU », convient le communiqué.
Après l’instabilité déclenchée en neurochirurgie, un plan de réduction d’activité a été bel et bien mis en œuvre par la gouvernance, dès le 10 octobre 2023. Il a fait face faire face à l’arrêt maladie des deux responsables médicaux visés par la plainte de l’Intersyndicale nationale des internes pour harcèlement moral et sexuel. « Une cellule de crise (…) a été réunie de manière hebdomadaire afin d’organiser la continuité du service ainsi que la bonne information des hospitalisés », ajoute le communiqué.
Afin de sécuriser la prise en charge des patients, de nombreuses mesures ont été engagées depuis par l’hôpital (1). Sous l’impulsion du chef de service par intérim, l’objectif premier a été de favoriser le retour rapide à la sérénité des équipes et la qualité de leurs conditions de travail, malgré la crise et sa médiatisation. « Nous désirions fidéliser les praticiens et particulièrement les jeunes non impliqués dans les conflits passés, et recruter rapidement de nouveaux. Notre service devait conforter son rôle de référence majeur et sa mission de formation en chirurgie reconnue au plan régional, national et international. »
Spontanément, les établissements de la région ont apporté leur soutien au CHU et leur concours direct à la prise en charge des patients. « L’implication exceptionnelle de toute l’équipe médicale et paramédicale du service de neurochirurgie (avec un appui fort de la gouvernance dans ce contexte) est tout particulièrement à saluer », ajoute néanmoins la direction. « Leurs efforts et leur engagement sans faille ont permis, sous la conduite du Pr Verhoye, d’assurer la permanence des soins et d’accueillir les patients. »
Puis, sans délai, l’équipe chirurgicale a été renforcée grâce à plusieurs recrutements effectifs ou en cours. « Réduite à 3 praticiens seniors au plus fort de la crise, l’équipe est actuellement composée de 5 neurochirurgiens seniors et un 6e praticien hospitalier doit être engagé courant 2024. » En lien avec la Faculté de médecine et l’ARS Bretagne, l’établissement travaille par ailleurs à rétablir les conditions requises pour l’accueil des internes au sein de la neurochirurgie. Pour rappel, un audit a eu lieu en décembre 2023 et permettra d’aider le CHU à poursuivre la refondation du service.
Pour ceux qui veulent aller plus loin et connaître dans le détail les décisions prises par le CHU :
(1) Les mesures engagées : Information et soutien de l’équipe médicale et paramédicale pour faire face à cette crise ; réorganisation des activités en concertation avec l’équipe, sous la responsabilité et avec l’implication exceptionnelle du Pr Jean-Philippe Verhoye ; information des patients et sécurisation de leur prise en charge via la mise en place d’une cellule de gestion et de suivi des déprogrammations/reprogrammations ; renforcement du secrétariat médical du service afin d’accompagner les reprogrammations et de répondre aux sollicitations des patients ; adaptation de l’activité et diminution temporaire de 15 lits d’hospitalisation conventionnelle (sur un total de 43 lits) ; démarche auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie pour garantir aux patients devant être orientés vers d’autres établissements la prise en charge de leurs frais de transport.
2) Les activités maintenues : maintien de l’activité de neurochirurgie pédiatrique ; restructuration du parcours de soins des pathologies du rachis par le service d’orthopédie/traumatologie dirigé par le Pr Roparse ; prise en charge des patients relevant de pathologies neurovasculaires (AVC…) par les praticiens du service d’imagerie dirigé par le Pr Heautot avec le concours spécialisé du Pr Ferré et du Dr Eugène, spécialisés dans la neuroradiologie interventionnelle ; implication forte du service de réanimation chirurgicale dirigé par le Pr Launey pour les urgences et les demandes d’avis externes, et la prise en charge des traumatisés crâniens ; mobilisation accrue du service SAMU/SMUR/Urgences dirigé par le Pr Soulat pour les urgences neurochirurgicales et les transports de patients devant être réorientés ; soutien permanent de l’équipe de neurologie fonctionnelle du Dr Drapier et du Dr Nica du service de neurologie permettant le maintien de la prise en charge des troubles fonctionnels ; et support et relais du service d’ORL du Pr Godey pour la prise en charge chirurgicale des schwanomes de l’acoustique ; soutien renforcé du service de médecine physique et de réadaptation dirigé par le Pr Bonan qui a par ailleurs accepté la mission de chef du pôle Neurosciences par intérim ; appel à candidatures en cours d’un médecin polyvalent à orientation neurologique pour renforcer le soutien médical au service de neurochirurgie.