La veille de leur déménagement vers la nouvelle caserne de Moulin Joué (à deux pas de Baud-Chardonnet), les pompiers de Saint-Georges sont intervenus en plein centre-ville, rue de la Monnaie, pour un incendie d’appartement. « Arriveront-ils à temps quand ils seront dans la pampa (traduction dans le quartier Baud-Chardonnet) ? », s’inquiétait ce jour-là une jeune femme. Toutefois du côté de la hiérarchie des hommes du feu et des grands pontes politiques du département (le financier), pas de crainte. « Nous pouvons être fiers de nos nouveaux locaux : ils sont pratiques. Comme dans tout déménagement, il faut un temps d’adaptation », a expliqué le directeur du service d’incendie et de secours (Sdis), Éric Candas, lors d’un mouvement d’humeur de ses sapeurs, ce matin. « On avait déjà décalé le transfert pour gérer des problèmes techniques. Aujourd’hui, tout ce qui demeure essentiel fonctionne. Nous disposons d’une caserne moderne, performante et adaptée aux enjeux », a ajouté Jean-Luc Chenut aux journalistes d’Ouest-France, lors d’une cérémonie d’inauguration.
Toutefois, chez les pompiers, on ne l’entend pas toujours de cette oreille. Ils l’ont fait savoir lors d’un blocage, ce matin. « Tout n’est pas encore prêt. On aurait pu attendre un peu », assure une source syndicale. « Ce déménagement reste prématuré », a expliqué Devrig Guiho, sergent-chef, dans les colonnes du Télégramme. « Des entreprises travaillent encore sur le chantier. Nous allons œuvrer dans des conditions non optimales. ». Mais la principale question est peut-être ailleurs : les soldats du feu auront-ils le temps de se rendre dans un délai raisonnable dans le centre-ville ? « Les combattants du feu pourront emprunter la voie bus, le long des quais. Il n’y a pas ou presque pas d’incidence sur les interventions dans le coeur de Rennes », convient le colonel Daouda, dans les colonnes du journal 20 Minutes (https://www.20minutes.fr/rennes/3309495-20220616-rennes-demenagement-caserne-saint-georges-va-rallonger-arrivee-pompiers). Un avis pas du tout partagé par un pompier. « Il y a du monde sur cette voie, des bus, des ambulances, des policiers… » Il y a quelques années, en 2020, une jeune femme, renversée par un véhicule de police, avait perdu la vie dans un accident de la circulation, avenue Sergent Maginot. « On aurait préféré rester à Saint-Georges, mais bon, ces décisions ne nous appartiennent pas ! », expliquait un homme du feu.