Depuis quelques jours, Jean (prénom d’emprunt) attend sa carte vitale. En début de semaine, il reçoit un SMS de la part d’Ameli (assurance maladie). « On m’informait de la fabrication de mon précieux document», se souvient-il. « Je devais m’acquitter d’un petit paiement pour l’obtenir chez moi. » Un jour plus tard, le Rennais reçoit un coup de téléphone du service d’opposition de sa banque. « La jeune femme était calme. Elle s’exprimait dans un parfait français. Bien vite, elle est rentrée dans le vif du sujet : votre CB (carte bancaire) a été piratée. »
Au bout du fil, Jean commence à paniquer. « L’employée évoquait deux retraits. L’un s’élevait à un montant de 3000 euros pour un billet d’avion. » Inquiet, le Breton écoute sagement les consignes. « Elle m’a réclamé le montant de mon plafond bancaire. Mais pris d’un doute, je lui ai demandé si elle était bien une salariée de la banque. Elle m’a répondu : «oui, je travaille dans un service à la Défense. »
Bien que dans la perplexité, Jean revient à de meilleures considérations. « Une fois les indications fournies, je devais me rendre sur mon application et valider un paiement exorbitant sous le prétexte d’une réinitialisation de compte. Là, j’ai eu comme un éclair de lucidité. » Tout de go, le Rennais refuse net. « J’ai bien fait. Mon interlocutrice a commencé à s’énerver puis elle a mis fin à l’appel. »
La pseudo-banquière lui suggère d’arrêter la conservation. « Mais si je raccroche, vous ne reverrez pas votre argent, avant trois mois,» lui dit-elle.
Après ce coup de téléphone, Jean a appelé sa banque pour vérifier les informations. « Je n’étais visiblement pas le premier », explique-t-il. « J’avais eu le bon réflexe. Malheureusement, d’autres ne l’ont pas eu ! Je m’en tire bien avec un renouvellement de carte à titre de précaution. Mais j’avoue que c’était très bien fait. J’invite les futures victimes à faire attention et surtout à ne pas croire un interlocuteur avec un numéro commençant par 06 ou 07. »
Jointe, la police confirme les tentatives d’escroquerie depuis quelque temps. « Nous recevons des plaintes », explique le service de communication. « C’est assez récurrent. Ce sont des arnaques en deux temps avec SMS puis un appel (en cas d’ouverture du message). Dans tous les cas, il faut ne jamais donner les coordonnées de compte ou de carte à son auditeur, sachant que même les banques ne le font pas. »
Infos + : ce récit rappelle les nombreuses ruses élaborées par les escrocs, exploitant les SMS frauduleux sous couvert d’entités telles que l’Agence nationale de Traitement automatisé des infractions ou l’Assurance maladie.