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vendredi 19 avril 2024
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500 FUGUES PAR AN EN ILLE-ET-VILAINE

Le phénomène est tabou, voire mal connu. Mais en Ille-et-Vilaine, les gendarmes commencent à s’inquiéter. « Nous rencontrons une hausse des fugues », a expliqué le colonel Sébastien Jaudon, commandant du groupement de gendarmerie d’Ille-et-Vilaine, lors du bilan 2022 de la sécurité du département. « L’année passée, nous en comptabilisions 500. Ces disparitions nécessitent un engagement très chronophage de nos services. Elles impliquent des choix opérationnels (au détriment de violences aux personnes, par exemple). »

L’état d’esprit des jeunes

Lors de ces opérations, les recherches peuvent durer entre douze et vingt-quatre heures. « Heureusement, elles se finissent bien en général. Mais elles peuvent questionner sur l’état d’esprit de nos jeunes. »  Interrogé, le procureur général de la République de Rennes, Philippe Astruc, confirme la tendance. « En 2022, c’est plus d’une fugue par jour », confie-t-il. « Ces fugues mobilisent nos services de police et gendarmerie. Elles imposent un travail à chaud pour faire la différence entre un enlèvement et une disparition volontaire. » Prises très au sérieux, ces « désertions » du foyer familial ne sont pas sans danger. « Les fugueurs peuvent subir des violences physiques ou sexuelles, d’où l’importance d’apporter des réponses rapides. » 

En France, en 2021, selon Le Figaro, 43 870 disparitions de mineurs ont été signalées aux forces de l’ordre en France, soit environ 120 par jour. Parmi eux, 42 151 sont des mineurs déclarés en fugue pendant une heure, une journée, parfois une semaine ou des mois entiers (1/3 d’entre eux ne sont pas retrouvés dans les 6 mois). D’après des chercheurs de l’INSERM, quelque  5 % des 11-18 ans de tous milieux ont fait une fugue dans l’année, soit 240 000 jeunes. Ils partent pour plusieurs raisons : le chagrin d’amour, la crainte d’être grondé pour un mauvais résultat, les piètres relations avec les parents, les violences intrafamiliales, les harcèlements sur réseaux sociaux…. « Les causes sont nombreuses et sous-tendent souvent deux constantes : le manque de communication et la difficulté pour les géniteurs de repérer des changements d’attitudes », expliquait La Dépêche.  

Dans 80 % des cas, l’adolescent regagne son domicile dans les 48 heures.

Les filles seraient plus nombreuses. Mais selon certains chercheurs, la motivation en serait simple : les recherches sont plus vite déclenchées pour elles que pour les garçons. Les fugues sont fréquemment pratiquées sur un « coup de tête et rarement préparées de longue date ». 40 % d’entre elles sont de courte durée et perdurent moins de 24 heures. « Environ trois quarts des fugueurs reviennent vivre chez eux. Mais plus ils sont âgés, plus leur fuite est longue et moins il est probable qu’ils retournent dans leur famille », explique le site cairn.info

En cas de disparition inquiétante, y compris une fugue, il est essentiel de prévenir les services de police ou de gendarmerie proches, en leur téléphonant (17) ou en se rendant dans les commissariats et les brigades. « Ces services mettront en œuvre des actions de recherches », précise le ministère de l’Intérieur. « La disparition inexpliquée d’un mineur est une situation d’urgence. Une photographie récente de l’enfant vous sera demandée.» Uniquement en cas d’enlèvement, le procureur de la République peut décider de déclencher le dispositif Alerte enlèvement. « Cet outil permet d’alerter les médias et de diffuser le signalement de l’enfant. Toutefois, cette alerte n’est pas systématique. »

En cas de fugue, la Fondation Droit D’Enfance met un numéro à disposition des parents (116 000, appel gratuit 7j/7). « Ce centre fournit un accompagnement au retour pour aider les proches à renouer le lien et à prévenir la récidive. Il y a aussi la possibilité d’avoir recours à un médiateur pour faciliter le dialogue entre les pères et mères et l’enfant fugueur. » Ce retour  peut également se gérer avec le soutien d’un psychologue ou encore avec les Maisons départementales des adolescents (MDA) qui accueillent les jeunes de 11 à 21 ans.

Infos + : Si votre enfant a disparu et que vous n’arrivez pas à le contacter, vous devez tout d’abord le rechercher auprès de ses amis, de vos voisins, des membres de votre famille. Vous devez également le chercher dans les lieux qu’il a l’habitude de fréquenter (parc, terrain de jeux…). Vous pouvez joindre son établissement scolaire ou l’endroit qui en a la garde (exemples : centre aéré, club de sport). Il est conseillé de vous renseigner sur l’horaire auquel votre enfant est reparti seul. De même, en cas de fugue, il est recommandé de vérifier si votre enfant est parti avec des affaires (pièce d’identité, argent, vêtements, sacs, téléphone portable…).

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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