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jeudi 15 mai 2025
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UNE « DRONE » D’HISTOIRE : LA RELAXE DE L’ULTRAGAUCHE

Ce 24 avril 2025, la tension est palpable devant la cité judiciaire de Rennes. La police est là en force. CRS, gradés et policiers. On craint des débordements. Mais après une petite cohue à l’entrée, l’audience s’ouvre dans un calme olympien. Sept militants de l’ultragauche comparaissent pour vol de sacoche et violences volontaires à l’encontre de deux militants de l’extrême-droite, le 27 février 2025, devant la fac de droit.

Dès l’ouverture des débats, les avocats de la défense attaquent : Delphine Caro, Nicolas Prigent, Pierre Huriet et Claude Vincent demandent la nullité de la procédure. À leurs yeux, l’enquête repose sur des images filmées illégalement par drone. « Le préfet avait fixé un périmètre de captation, de 10 h à 17 h, qui n’incluait pas le parvis de la faculté », argue Me Nicolas Prigent. « Les faits se sont produits hors cadre, spatial et temporel. On est dans l’irrégularité dès la première seconde. »

Dans la salle, les avocats enfoncent le clou. « Il n’y a plus rien à juger si les preuves sont nulles », tranche Claude Vincent. « La police savait très bien qu’elle filmait en dehors du périmètre. Or le dossier entier repose sur ces images. » Après une suspension d’audience, la présidente du tribunal Carole Gousset décide de poursuivre les débats. Elle interroge les prévenus, un à un, sur leur personnalité, sur leur déroulement des faits. Mais les six garçons et la jeune femme, eux, se taisent. Tous. « Je fais usage de mon droit au silence », lâche un grand baraqué, bras croisés. Tout juste, apprend-on que l’un est romancier !

En face, l’avocat des deux plaignants, Valentin Le Dily, monte au front. Il demande des dommages-intérêts pour ses clients. Il parle de climat, d’agression ciblée. « À Rennes, certains estiment qu’un parti n’a pas le droit d’exister. Ils veulent chasser leurs opposants de la rue. Pas de quartiers pour les fachos! C’est ce que clame l’ultragauche. »  De l’autre côté de la barre, la procureure, Estelle Tougais, regrette un « débat incomplet », en l’absence du visionnage de la vidéo. « L’université est un lieu de confrontations d’idées et non de violences. » Elle requiert quatre mois de prison avec sursis pour la majorité des prévenus. Huit mois ferme pour les récidivistes.

Défendant le clan des sept, âgés de 19 à 33 ans, les avocats plaident la relaxe. « Ce dossier repose sur l’exploitation illégale d’images de drone », a répondu Nicolas Prigent. « On nous parle de certitudes, mais sans fondement. Il n’y a rien de légal ici. » Le tribunal a décidé de relaxer l’ensemble des personnes poursuivies. Arguments avancés : les caméras avaient filmé en dehors de la zone autorisée par un arrêté préfectoral. Résultat : les procès-verbaux tirés de ces images, ainsi que les interpellations et les gardes à vue qui en ont découlé, sont considérés comme nuls. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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