Des escapades rouge et noir de Jacques Josse, sorti aux éditions Médiapop, s’adresse à tous les fans du Stade Rennais, mais aussi à ceux qui ne peuvent pas aller au Roazhon Park. « Je suis devenu agoraphobe », explique l’auteur. « Je me tiens à l’écart. » Du chemin de halage, il se console en entendant les clameurs, en sentant les odeurs des fumigènes et en regardant les lumières. « Je cherche à être dans le stade, sans y être », assure-t-il.
Comme son père jadis — il écoutait les matches avec un transistor — Jacques Josse ne se rend pas dans l’enceinte de la Route de Lorient. Mais l’homme demeure incollable sur sa formation préférée. Il raconte les épopées sportives comme Antoine Blondin dans L’Équipe ou Montherlant dans Les Olympiques. Sa plume n’est jamais hors-jeu. Elle ne botte pas en touche. Elle entre dans le registre de l’émotion. Elle se construit pour aller vers un seul but : l’alliance de la mémoire collective avec celle plus intime de l’auteur (on parle de l’écrivain !).
Dans cet ovni littéraire, Jacques Josse musarde. Gardien du temple, il s’enflamme pour le funambule Laurent Pokou. Il s’enthousiasme pour Gourcuff, Kéruzoré et Wiltord. Mais plus que tout, il est avec ceux qui connaissent par cœur le parcours des joueurs (sans parfois les avoir vus). Il est proche de ceux qui font un « break » le temps d’une rencontre et qui s’offrent une tranche de rêve. « Je reste un des leurs, même si je ne prononce pas le moindre son. » Jacques Josse est un fan des à-côtés du Stade. Il est devenu une sorte de porte-parole des anonymes. Des escapades rouge et noir de Jacques Josse, sorti aux éditions Médiapop, au prix de 9 euros, dans toutes les bonnes librairies.