Trois jours après une série de fusillades qui ont ébranlé le quartier de Villejean (voir notre article), plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées ce dimanche en fin d’après-midi sur la dalle Kennedy. Elles voulaient dire non à la violence qui gangrène le quartier, et rompre avec le silence qui l’entoure.
Malgré une pluie fine, des habitants de Villejean — familles, étudiants, élus, membres d’associations — se sont retrouvés dans le calme. À 17 heures passées, ils ont rempli progressivement la place Kennedy devant les caméras de télévision et les journalistes. Témoin direct des faits, l’élu de l’opposition Modem, Nicolas Boucher, était sur les lieux. « C’est important d’être là aux côtés des résidents », confie-t-il.
Ce dimanche, on devait faire la chasse aux œufs, pas la chasse aux armes ! », s’indigne Régine Komokoli
Face à cette flambée de violence, le rassemblement a été initié par Régine Komokoli, conseillère départementale non encartée du canton Rennes 6 et mère de trois enfants. Micro en main, elle a dénoncé l’horreur. « Le trafic tue. Le silence aussi », avait-elle écrit sur les réseaux sociaux. Pendant près d’une heure et demie, les participants sont restés sur la dalle. Ils ont brandi des pancartes où l’on pouvait lire : « nous voulons traverser notree quartier, sans avoir peur. »
À l’issue de cette manifestation, les personnes présentes ont créé une chaîne humaine jusqu’au Subway. La ministre déléguée chargée de la Ville, Juliette Méadel, est attendue mardi 22 avril à Rennes pour une visite prévue de longue date sur les actions de revitalisation urbaine. Cette mobilisation citoyenne vient rappeler, avec force, qu’au-delà des chiffres et des bilans, c’est le quotidien des habitants qui est en jeu.