Tout le monde ne va pas au MEM, ou encore au Liberté, à Rennes. À Guipry-Messac, ce 24 mars, Sheila, icône de la chanson française, était sur la scène du festival Tous se chante. Elle a rythmé un dimanche bucolique devant un millier de spectateurs dans une salle chauffée à blanc. Sur le podium (on ne parle pas du journal), elle a conquis un public fidèle depuis 60 ans. « Grâce à vous, j’ai une vie fabuleuse », a-t-elle rappelé.
En guise de remerciement, Sheila a chanté quelques tubes des années 60 : L’école est finie et Bang-bang. Entre deux mélodies, elle a glissé, un brin espiègle, à ses fans : « on n’est pas là pour faire du tricot. On est jeunes et on emmerde le monde.» Gentiment piqués au vif, les plus vieux ont tenté quelques pas de danse et les moins ont rejoint le pied de la scène. Ils ont alors fredonné les chansons des années 70-80 : Spacer, Gloria, Love me Baby ou encore les Rois mages.
Pas de doute, le « revival » est réussi sous l’impulsion d’une Sheila assurément bondissante et étonnamment énergique, à plus de soixante-dix printemps. « Elle envoie », a confié une jeune femme un brin surprise devant le comptoir. Le temps d’un compliment, Sheila est entrée dans le registre émotionnel. « Honi soit qui mal y pense », a-t-elle chanté. Devant elle, exit les déhanchements des cheveux blancs, on est passé aux applaudissements retenus pour une chanteuse qui, dans une période ancienne, a subi les pires calomnies. Sheila était à Guipry-Messac au milieu de ses fans. Elle en redemandait presque. «Il ne faut jamais que cela s’arrête», devait-elle se dire en saluant une dernière fois son public !
Infos + : 9000 festivaliers ont fréquenté le festival Tous se chante.
