Ce mardi 30 avril 2024, au 140 boulevard Georges Clémenceau, à Rennes, une femme promène son chien devant un petit collectif de Néotoa (bailleur social). « Non, je ne suis pas au courant », dit-elle, toute surprise du remue-ménage dans le quartier. À deux pas, des hommes de la police judiciaire sont déjà sur les lieux. Ils fouillent des bosquets, interrogent les riverains, inspectent les murs. Leur travail est minutieux pour recueillir le moindre indice. « Des douilles ont été retrouvées au sol », indique, ce matin, Matthieu Thomas, procureur de la République adjoint.
Un peu plus tôt, dans la nuit, vers deux heures, un individu âgé de 26 ans, résidant apparemment à cette adresse, a été atteint par au moins deux balles d’une arme à feu. « Il présentait des plaies au thorax, à la jambe ainsi que dans le dos. Son pronostic vital étant engagé, il a été transporté au CHU de Pontchaillou par les pompiers », précise le magistrat. Sur les lieux, une voisine est encore toute bouleversée. Son fils était aux premières loges. « En rentrant de son travail, il a entendu trois coups de feu », explique-t-elle. « Quelques instants plus tard, la victime criait à l’aide. Elle était allongée sur la pelouse. Mon fils a appelé la police. C’est la première fois que cela arrive chez nous. »
Ce matin, les voisins s’inquiètent des allées et venues dans leur collectif. « J’ai téléphoné trois fois à notre bailleur en deux semaines. Ils n’ont pas bougé. Ils ne se déplacent pas. Je me suis fait agresser une fois par un homme et une femme », explique une riveraine. « Des individus dormaient sous le porche, sur un matelas, à côté des boîtes aux lettres. Ils se droguaient », ajoute une autre. « Je ne sors plus, le soir» L’enquête est confiée au service de la police judiciaire d’Ille-et-Vilaine.
