Ce samedi 15 mars, les mines étaient réjouies. Les visages étaient radieux. Sous un soleil printanier éclatant, la ville vibrait au rythme du carnaval, un moment de liaison populaire où chacun trouvait sa place. Contrairement aux fastueux défilés de Nice, quelquefois payants, ici, tout était gratuit. Le cortège serpentait à travers les rues pavées de la capitale bretonne, entraîné par des fanfares enjouées et les percussions endiablées des batucadas.
Parfois, des géants s’animaient au-dessus de la foule. À chaque coin de rue, la musique faisait onduler les corps, brisant les barrières sociales et emportant même les plus guindés dans la danse. Pas de protocole ni de chichis : ce carnaval était un rassemblement où toutes les générations et toutes les origines se mêlaient dans une même effervescence.
Ici, une fillette costumée en princesse dansait aux côtés d’un militant de l’Union Pirate. Là, des Antillais (gros succès) faisaient vibrer la foule. Ici, les Majorennes et les majorettes déclenchaient les vivats. Loin des défilés orchestrés au millimètre près, on était dans un joyeux tohu-bohu, dans un guilleret tumulte, dans un charivari dantesque.
Ce charivari exalté prouvait que Rennes pouvait s’enflammer pour autre chose que des faits divers moroses. En ce jour de carnaval, la ville célèbre la créativité, l’exubérance. Il y avait dans l’air un souffle de liberté, un éclat de bonne humeur contagieuse, une parenthèse enchantée que personne ne voulait refermer trop vite.
