Avenue de la Motte-Brulon, à Rennes, les voisins entendaient parfois beugler les taureaux, il y a déjà quelques années ! Plus de chance qu’ils les entendent à nouveau, la coopérative Évolution a décidé tout bonnement de quitter la ville de Rennes, après avoir déjà déménagé il y a quelques temps les logements de ses animaux. Une page se tourne dans la capitale bretonne !
Installé à Rennes, depuis maintenant quelques années, le leader français de la génétique et de la reproduction animale, spécialisé dans la vente de semence animale, va déménager d’ici la fin de l’année 2017 son siège social au parc d’activités Vents d’Ouest, le long de la quatre voies à Noyal sur Vilaine. Il investira 7,5 millions d’euros pour édifier un bâtiment de trois étages de 7000 m2 et accueillir près de 250 employés.
Noyal sur Vilaine au profit de Rennes !
Sur une surface de trois hectares, la coopérative disposera d’un terrain suffisamment grand pour regrouper ses 14 sites et anticiper ses perspectives de développement. « Il nous fallait de l’espace. Etre à la fois dans un environnement rural et proche de Rennes. Les propositions de Rennes Métropole n’offraient pas la surface suffisante., » déclarait Yann Lecointre, directeur général dans le journal de Vitré le 23 septembre 2016.
Whisky mangeait 8 kg de carottes
En 1970, le centre d’insémination artificielle de Rennes (ex-Evolution) occupait onze hectares dans cette partie nord de Rennes. Il était spécialisé dans les taureaux normands. Outre un bâtiment administratif, le centre comprenait des installations pour les animaux : une salle de monte, salle de douche, salle de soins, un laboratoire et un immense hangar rectangulaire divisé en boxes de 9x5m. « Devant chaque box, une plaque donne le nom du taureau, sa date de naissance, sa date d’entrée au centre et les noms de son père et de sa mère », expliquait madame Aubry, assistante de géographie à faculté de Lettres de Rennes.
Le sperme de taureau était dilué dans du jaune d’oeuf !
Vivant à demeure, les bêtes pesaient entre 1000 à 1200 kg. L’une d’elles, Rosario, était très cotée, au même titre que Whisky et le vétéran de l’époque, Printanier ou encore Eclatant ! « Chaque matin, l’animal recevait 6kg de foin, 2 kg de son, 1 kg d’orge et sauf en mai, juin et juillet, 8kg de carottes achetées au groupement des maraichers rennais. « Leur état sanitaire faisait l’objet d’une surveillance constante (les taureaux souffraient d’arthrite!), » ajoutait la géographe.
Tous les cinq jours, chaque taureau donnait 7cm3 de sperme, la concentration étant de l’ordre de 1,5 million de spermatozoïdes par mm3. Leur sperme était dilué dans un mélange de citrate de soude et de jaune d’oeuf ! Puis la semence était refroidie à +4° C et était conditionnée dans des paillettes de matière plastique puis envoyée chez les éleveurs. Ce temps-là était désormais révolu. Il faut bien loger les gens !
Le projet d’Evolution !
Le groupe Évolution en quelques chiffres : 31 882 éleveurs adhérents, 150 M € de CA, 1 155 salariés, 650 inséminateurs, 3 taurelleries, 2 816 780 inséminations totales de bovins, 32 379 inséminations animales caprines chez 336 éleveurs, 3 millions d’euros pour la recherche et le développement (améliorions du génome de l’abeille, génotype des bovins, caprins et porcs).
