Les agents spécialisés des écoles maternelles étaient en grève depuis maintenant quelques semaines. Ils refusaient la suppression d’un pool de remplacement. Mais depuis lundi soir (et une dernière manifestation devant la mairie), ils ont décidé de reprendre le travail. « Les professionnels ont accepté la main tendue d’apaisement, proposée par Nathalie Appéré et ses élues », explique Jérôme Jourdan, l’un des responsables de l’intersyndicale. « Pour la rentrée de septembre, la cellule sera maintenue et des discussions seront reprises pour établir les futures règles de remplacement. À compter de demain, les cantines et les garderies ouvriront normalement. »
À ce jour, la ville de Rennes compte 258 ASEM, dont quinze sont dans le pool de remplacement.
Lors du dernier conseil municipal, Emmanuelle Rousset, conseillère municipale déléguée aux ressources humaines et au dialogue social, a rappelé le rôle précieux des ASEM aux côtés des enseignants, des animateurs et des éducateurs des autres acteurs de l’éducation. Mais elle a surtout tenté de s’expliquer. « Fin avril, nous avons fait le constat d’un dysfonctionnement du système actuel du pool de remplacement. Face à ce constat, la ville de Rennes a annoncé la mise en place d’une nouvelle organisation pour la rentrée 2023-2024. Il s’agissait d’une réorganisation de gestion courante. Cela n’appelle habituellement aucune communication spécifique auprès des bénéficiaires. »
Cette décision méritait-elle de la communication ? « C’est de la cuisine interne », précise-t-elle. « Ce fut un travail mené avec les directions d’école et des agents, toujours dans le sens d’un meilleur service au citoyen, tout en assurant des conditions décentes. Nous avons néanmoins été maladroits sur la méthode initiale et l’articulation des différents niveaux d’information. Nous comprenons que la complexité de l’organisation actuelle ait dérouté certains parents alors que cette mesure venait au contraire sur la situation de ce qu’ils vivent au quotidien. Nous avons très vite réagi et tiré les enseignements de cet impair de forme en organisant de nombreuses rencontres. Ce 21 juin, à la demande de l’intersyndicale, nous avons donc proposé de suspendre la réorganisation pour étudier les modalités de remplacement et sortir de cette situation de blocage par une série d’ateliers avec les Asem. Notre maladresse initiale a été très vite rattrapée. Elle n’excuse en aucun cas ni les méthodes de grève excessives ni la circulation de fausses informations sur les réseaux sociaux, dans les échanges à la sortie d’école ou encore dans la presse. Chacun et chacune peut prendre du recul sur ce qu’il entend ici ou là et demander à la ville de manière apaisée ce qu’il en est. Nous sommes aux côtés des parents et agents pour faire toujours mieux dans le cadre de nos compétences. »
chaque décision prise se fait dans l’intérêt même des usagers et toujours dans le respect des agents, en tentant de rendre leur quotidien plus simple
Face à la contestation, la municipalité rennaise a donc préféré le rétropédalage ! Car au conseil de lundi dernier, l’affaire avait pris une tournure politique. Laureline du Plessis d’Argentré (groupe d’opposition de Réveler Rennes) avait pointé du doigt l’occupation de la mairie par les pères et mères excédés et les agents, tout autant. « Nous restons dubitatifs quant aux méthodes déployées (…). Dans un mail du 2 juin envoyé aux familles, la ville évoquait l’inefficacité d’un pool de remplacement. Mais des négociations avaient-elles été menées en amont pour le réorganiser ? Le personnel avait-il été consulté sur la restructuration du service ? Ce pool était-il sollicité ? Les écoles étaient-elles satisfaites de la prestation proposée ? »
Billet d’humeur : Ces attaques contre les journaux deviennent insupportables. Les reporters sont là pour rappeler les faits, uniquement les faits avec les informations qu’on leur donne en toute transparence et quand on les invite dans des conférences de presse. Dans ce dossier, ils ont été les porte-parole d’une contestation et ont rapporté l’existence de ce mouvement d’humeur que cela plaise ou non aux autorités municipales. Libre ensuite aux politiques de prendre leur décision en conscience. Défendre la liberté de la presse locale vaut tout autant que la presse nationale ou internationale. Comprenne qui pourra !