Ce lundi 4 septembre 2023, la Première ministre Élisabeth Borne a choisi l’avion pour relier Paris et Rennes, à l’occasion de la rentrée scolaire. « Attendue à 10 h à l’école élémentaire Amandine Mallet, à Saint-Germain-sur-Ille, la cheffe du gouvernement a d’abord pris le Falcon de la République française en compagnie de ses ministres », explique le journal Le Parisien.
Décrié par les écologistes de tous poils (voir le tweet), ce déplacement dans les airs était justifié par un « un planning chargé » et la nécessité de revenir très vite à Paris (20 Minutes et le Parisien). « Pour tous les voyages de moins de trois heures, elle prend en revanche la voiture », précise une conseillère d’Élisabeth Borne. Mais l’avion était-il plus rapide qu’une desserte ferroviaire ?
Un temps équivalent
De la rue de Varennes à l’aéroport de Vélizy-Villacoublay, la Première ministre a du mettre environ 30 minutes environ, sans compter les bouchons parisiens (dixit le site Michelin). Mais à bord de limousines présidentielles et de quelques policiers bien énervés, la distance se fait sans doute plus rapidement… Arrivée à l’aéroport (prenons vingt minutes d’embarquement), la Première ministre a mis trente-huit minutes pour rejoindre l’aéroport de Saint-Jacques de la Lande. Le temps de sortir de l’avion (vingt minutes selon nos estimations), il lui fallait encore vingt minutes pour gagner l’école de Saint-Germain, soit un parcours effectué en 133 minutes, soit 2 h 13 minutes.
Si elle avait pris le train, la Première ministre aurait rejoint la gare Montparnasse en 4 minutes en voiture de l’hôtel Matignon. Dix minutes plus tard, elle aurait été dans le convoi en partance pour Rennes. En partant à 7 h du matin, elle serait arrivée à 9 h, en gare de Saint-Germain-sur-Ille (avec une correspondance). Elle aurait ainsi parcouru le trajet en 2 h 16 (en comptant les deux minutes entre la halte ferroviaire et la petite école de Saint-Germain).
Le gouvernement encourage l’usage du train en interdisant certains vols commerciaux lorsqu’existe une alternative ferroviaire de moins de 2 h 30, rappelle l’AFP. »
À trois ou quatre minutes près, le temps de parcours serait quasi le même ! Il serait surtout moins polluant en train et beaucoup moins cher. Mais pour des questions de sécurité, la Première ministre peut-elle voyager en convoi ferroviaire ? « Non », répondent les conseillers. Tout comme les joueurs de foot de PSG (voir la polémique : https://le10sport.com/football/ligue1/psg/psg-char-a-voile-polemiques-christophe-galtier-est-tombe-de-haut-621277), ce ne serait pas prudent, dixit le Gouvernement. Mais à l’impossible, nul n’est tenu ! Même le TGV pourrait donner un petit air champêtre et très terre à terre à nos voyages ministériels. Nos ministres ne survoleraient pas nos administrés !
Infos + « Pour leurs déplacements au titre de leurs fonctions, les membres du gouvernement doivent parfois prendre l’avion », explique le journal Le Parisien. « Ils peuvent alors, comme le président de la République et le Premier ministre, avoir recours à l’« escadron de transport 60 ». Cette unité de l’armée de l’Air était composée d’un Airbus 330, deux Falcon 7X, deux Falcon 2000 et deux Falcon 900. « Chaque vol est facturé par le ministère de la Défense. Et les tarifs sont chers : plus de 4000 euros de l’heure pour les Falcon accessibles aux ministres. D’où l’idée de faire des économies en obligeant les membres du gouvernement à utiliser des lignes commerciales classiques.
Pour leur rentrée scolaire à Liffré, Gabriel Attal et Elisabeth Borne ont préféré le vol de 38 minutes en avion présidentiel au TGV d'1h30 pour Rennes.
Mais heureusement, pour les photos, ils mangeront des bolognaises végétales ce midi. https://t.co/ypqH3ZltcT
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) September 4, 2023
🛫 Un Dassault Falcon 7X 🇫🇷 République Française vient de décoller près de Villacoublay/Vélizy, France.
Vol #CTM0005, immatriculation #FRAFA.
Suivre le vol : https://t.co/c8cMKRCWHZ pic.twitter.com/EkRFewkSIA— Flotte Présidentielle 📡✈️ (@FlottePresident) September 4, 2023