RTL a révélé ce mardi 20 mai une opération d’envergure menée à Rennes par la police judiciaire. Elle a abouti à l’interpellation de six individus dans le cadre de l’enquête sur deux fusillades survenues en janvier dernier dans le quartier sensible de Villejean. Cette intervention était menée par les hommes de Division de la criminalité organisée spécialisée (DCOS) d’Ille-et-Vilaine, avec le soutien de l’Unité d’investigation nationale (UIN).
Cinq suspects ont été arrêtés dans l’agglomération rennaise, tandis qu’un sixième a été extrait de sa cellule pour être placé en garde à vue. Âgés de 17 à 26 ans au moment des faits, ces individus – deux mineurs et quatre majeurs – sont soupçonnés d’implication directe dans deux épisodes violents qui ont semé la panique dans l’espace public, les 5 et 11 janvier.
La première fusillade avait éclaté en plein jour, sur la dalle Kennedy, au cœur de Villejean. Plusieurs hommes armés, équipés de fusils mitrailleurs, avaient échangé des tirs au milieu des passants. Aucune victime n’avait été recensée, mais une balle avait terminé sa course dans un appartement. Six jours plus tard, le 11 janvier vers 20 heures, deux hommes cagoulés ouvraient à nouveau le feu à l’arme automatique. Cette fois, deux passants étaient touchés, dont un homme sans domicile fixe d’origine écossaise, grièvement blessé au thorax et aux jambes. Une seconde victime, un Tibétain, avait été plus légèrement atteinte. Tous deux ont été rapidement identifiés comme totalement étrangers au trafic de stupéfiants.
Au total, 24 douilles de 9 mm avaient été retrouvées sur les lieux du second tir. Depuis plusieurs mois, Villejean s’enfonce dans une spirale de violence. Le 17 avril, trois jeunes hommes ont été blessés par balles dans le restaurant Subway et aux alentours, sous les yeux de l’élu centre droit Charles Compagnon. Le 3 mai, deux adolescents de 16 et 17 ans ont été touchés par des tirs de Kalachnikov dans une rue voisine. Trois interpellations avaient alors suivi. Les gardes à vue des six suspects interpellés ce mardi sont toujours en cours. Elles pourraient durer près de 96 h. Le parquet de Rennes, sollicité par nos soins, n’a pas souhaité commenter l’enquête.