Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, vient d’inclure Rennes dans son dispositif « ville de sécurité renforcé », dans un contexte croissant de violences et de narcotrafic. Quels critères ont poussé la capitale bretonne à intégrer cette lugubre sélection ?
Stratégie « double lame ». Voilà comment Bruno Retailleau décrit son plan d’action. « S’attaquer au narcotrafic qui gangrène de nombreuses villes en France » tout en luttant « de façon efficiente contre le bas du spectre de la délinquance ». Cela n’est pas sans rappeler les opérations « place nette » mises en place par son prédécesseur.
Le ministre demande au préfet d’Ille et Vilaine « d’actionner tous les leviers mis à sa disposition » dans les semaines à venir.
Pourquoi Rennes ?
L’actualité rennaise récente ne pouvait que la faire rentrer dans les critères définit par Beauvau pour passer à l’abordage : un « enkystement du trafic de stupéfiants », une « concentration des faits de délinquance sur un territoire réduit », « l’existence de troubles récurrents à l’ordre public ». Le dernier critère (« présence d’une immigration irrégulière et de repli communautaire ») ne concerne pas spécialement la capitale bretonne, et reste à discuter. Il semble faire un amalgame entre immigration clandestine, radicalisation et trafic de drogue.
Occuper le terrain, reprendre le contrôle
Objectif du dispositif « reprendre le contrôle de la voie publique et obtenir des résultats visibles et durables », passant par le démantèlement des filières, l’occupation de l’espace public, la mobilisation de toute la force publique et la saisie du patrimoine des délinquants interpellés. C’est ici que la mairie de Rennes pourrait apporter sa pierre à l’édifice, au travers de sa police municipale, par exemple.
La police nationale aidée de renforts pourrait alors, selon la circulaire du ministère, mener de vastes opérations systématiques pour occuper de façon « prolongée et visible » la voie publique « afin d’empêcher les délinquants de se réimplanter et de pousser au maximum la déstabilisation des équipes de malfaiteurs ».