De nombreux règlements de comptes ont lieu dans le quartier de Villejean sur fond de trafic de stupéfiants depuis le 10 avril dernier, voire même depuis quelques mois dans la ville de Rennes (voir nos nombreux articles sur le sujet). Ils vont désormais faire l’objet d’une enquête approfondie de la direction interrégionale de la police judiciaire.
Ce type de faits nécessite des investigations longues», confirme le Procureur de la République, Philippe Astruc. « Mais notre détermination à identifier les auteurs de ces faits criminels est totale et l’investissement de notre service de police judiciaire sera à la hauteur des enjeux et à l’aune de notre volonté. »
Une très grande sévérité
La Procureur de la République va même plus loin. « Ces faits qui troublent profondément l’ordre public local doivent être sanctionnés avec la plus grande sévérité. Il est en effet à proprement parler inacceptable que des voyous sèment la peur et le chaos dans ce quartier », ajoute-t-il.
Depuis quelques semaines, le quartier de Villejean fait l’objet de nombreuses violences. Il y a deux mois, rue du Bourbonnais, deux personnes avaient été blessées dont l’une grièvement lors d’une fusillade. Il y a quatre jours, de nombreux coups de feu avaient été entendus sur le même site. « Nous sommes dans une guerre de pouvoir entre bandes rivales sur le territoire rennais », explique un policier rennais, sous couvert d’anonymat.
« Ils n’étaient pas inquiétés »
Depuis deux ans, les trafics ont proliféré dans les quartiers et le centre-ville de Rennes. « Les dealers ont profité de nos opérations de maintien de l’ordre contre différentes manifestations (Loi Travail, Gilets Jaunes…). Ils n’étaient pas inquiétés faute d’effectifs policiers suffisamment importants. Mais le résultat est là. Le trafic est si juteux qu’ils s’en disputent aujourd’hui les fruits à coups de poing et avec des armes. »
Contre les trafiquants, certains policiers demandent des moyens au plus vite. « Il faut bien plus de personnels sur le terrain et reconnaître enfin les phénomènes de bande », assure le policer. « Cela urge vraiment si l’on veut éviter une escalade de la violence. La PJ apportera sans doute beaucoup de moyens contre ces méfaits, même si aujourd’hui elle est sollicitée partout dans les régions. »