« Dans la charte sur la condition des animaux, rien n’est fait pour sensibiliser aux bons comportements face aux espèces prolifiques : les rats, les pigeons, les étourneaux», assure la conseillère municipale de Révéler Rennes, Sandrine Caroff-Urfer. « Ce document reste pudique, pour ne pas dire flou, sur le sort des pigeons, alors même que la politique rennaise de piégeage puis de mise à mort par pince coupante est dénoncée par une association de défense des animaux. »
Lors d’un récent conseil municipal, l’élu Jean-Marie Goater est revenu sur cette question. « Nous avons aujourd’hui suspendu la capture et l’euthanasie des pigeons », assure-t-il. La raison est simple ! La ville souhaite mener une étude plus complète sur les méthodes alternatives (maïs contraceptif, par exemple) d’éradication, analyser leur faisabilité technique et financière. « Nous voulons examiner leurs conséquences sur les autres espèces avec l’aide d’une association Aerho », ajoute-t-il. « Les autres oiseaux ne doivent pas boulotter la nourriture destinée aux pigeons ! »
Face à cette prolifération des volatiles, la municipalité désire aussi sensibiliser les Rennais sur la gestion des déchets sur l’espace public et sur le « nourrissage » des oiseaux. « Il faudra continuer à informer la population des bons gestes à avoir dans ce domaine. » Dans d’autres villes, la solution est le pigeonnier contraceptif à l’intérieur duquel les oiseaux viennent nicher et leurs œufs remplacés par des factices. « Nous avons renoncé au maïs, car, selon certains experts, d’autres espèces que les pigeons, comme les choucas, le mangent aussi. Nous avons donc préféré le pigeonnier contraceptif », explique le directeur de cabinet du maire de Guérande, Guillaume Bollet, dans les colonnes d’Ouest-France. Une pétition mise en ligne par l’association Paz demandait à la ville de Rennes de cesser de tuer les pigeons.
Infos + : la ville souhaite désormais se pencher sur la prolifération des rats. Elle désire inciter les Rennais à ne pas laisser d’alimentation dans l’espace public. « Comme pour les pigeons, il faut continuer à informer la population des bons gestes. » Pour rappel, le nombre des interventions contre les rongeurs progresse fortement. « Nous sommes passés de 202 en 2013 à 744 en 2022 par deux agents de salubrité », confie Jean-Marie Goater. À Guérande, la municipalité utilise des furets.