Un an après une première médiatisation de leur situation, les habitants du quartier du Triangle, dans le sud de Rennes, interpellent à nouveau les pouvoirs publics. Dans un communiqué de presse transmis cette semaine, le collectif Triangle-Cormier dénonce des nuisances devenues insupportables et pointe l’inefficacité des mesures prises jusqu’à présent.
Un jardin repoussoir
Constitué en septembre 2024, l’association a pour objectif de mettre fin aux troubles récurrents autour de la halle du Centre culturel du Triangle et de l’avenue Andrée Viollis. Ces espaces sont décrits comme des lieux de rassemblement intensif, notamment les vendredis, samedis et dimanches, où se déroulent fêtes bruyantes, barbecues improvisés, écoutes de musique à volume élevé, dépôts de déchets, et pratiques illégales. « Ces rassemblements génèrent de très nombreuses nuisances jour et nuit pour les riverains et pour l’environnement », écrit le collectif.
Le jardin du Triangle, classé espace d’intérêt paysager et écologique (EIPE) depuis 2022, subirait lui aussi les conséquences de ces usages. Végétation abîmée, fumées de barbecue, accumulations d’ordures, et présence humaine constante, parfois pour y faire ses besoins à la vue des passants, voilà le constat amère des voisins. « Le jardin est vécu comme un repoussoir par beaucoup d’habitants et le centre culturel du Triangle lui-même pâtit de cet environnement. »
Depuis octobre 2024, plusieurs réunions ont eu lieu entre résidents, élus et représentants des forces de l’ordre. Des réponses ont été annoncées : mise en place de procès-verbaux simplifiés, caméras de vidéosurveillance sous la halle, opérations conjointes police nationale/municipale, et aménagements pour limiter l’accès aux véhicules. Mais un an après, la situation resterait quasiment inchangée. « Ces réponses n’ont pas beaucoup amélioré le contexte et ces lieux sont privatisés par ces groupes de personnes », constate-t-il.
« Aujourd’hui, le vivre ensemble et la mixité sociale sont mis à mal sur ce secteur », peut-on encore lire. « Une telle situation ne serait pas tolérée en centre-ville ou dans certains quartiers de Rennes. Mais au Blosne, cela fait 4 ans qu’elle perdure : cela n’est plus tenable pour les riverains. » Déjà en septembre 2024, Rennes Infos Autrement avait relayé l’exaspération des habitants. Notre média rapportait alors les propos d’une jeune infirmière enceinte, résidant square du Cormier. « J’en viens à rêver d’un point de deal, au moins on s’occuperait de nous et l’on pourrait dormir », témoignait-elle. Un autre riverain confiait : « Ils sont partout, devant la grande salle du Triangle, 365 jours sur 365. Cela fait sept ans que ça dure », ajoutait-il.