Dans les années soixante-dix, des daims comptaient parmi les habitants du parc du Thabor. Ils occupaient les petites maisonnées « africaines », aujourd’hui dévolues aux canards. Ils n’étaient pas les seuls animaux. Dans la volière, des singes (chimpanzés sans doute) étaient encagés tristement derrière des grillages. Souvent, ils recevaient la visite des enfants rennais, qui, à l’époque, ne se préoccupaient malheureusement pas de la condition animale.
Agé de six ans à peine, l’un d’eux, eut une bien drôle mésaventure avec l’un des primates en un jour d’hiver. S’approchant de la cage, il se fit piquer ses lunettes par un jeune animal vif qui, bien vite, le singea en portant ses lunettes. « C’était drôle, sans être drôle », confie la mère du bambin. « Mon enfant cassait souvent ses besicles, mais là c’était un cas de force majeure…je ne pouvais le réprimander ! »
Appelant les gardes à la rescousse, la famille espérait récupérer leur bien. Que nenni ! Le gardien arrivé sur les lieux refusa tout net. « Je n’entre pas là-dedans », pesta-t-il. Mais lassé sans doute, le singe lâcha le précieux objet et courageusement l’agent de la ville finit par le récupérer. « Je ne sais pas si cet incident eut un lien de cause à effet. Mais les singes disparurent un peu plus tard ! »
L’enfant retrouva ses lunettes brisées. « J’ai réussi à les réparer chez un opticien qui, sympa, faisait toujours un geste pour mon fils. » L’histoire ne dit pas si aujourd’hui le Rennais revient sur les lieux pour saluer les oiseaux de la volière et demander au perroquet des nouvelles de son animal.