Il est en colère, Matéo ! « Cette semaine, des centaines d’étudiants de la faculté de droit et de sciences politiques de Rennes passeront leurs examens collés les uns aux autres en milieu clos », peste-t-il. Lui et ses camarades ne veulent pas de ces conditions. « Je suis totalement contre des examens sur table. Je ne veux pas que des étudiants mettent leur santé en danger ainsi que celle de leurs proches. »
Dès ce lundi matin, les « partiels » commencent dans les bâtiments de la Harpe pour les premières, deuxièmes et troisièmes années (environ 2500 étudiants dont 1200 en première année). « Nous serons dans des salles différentes », admet l’étudiant. « Mais on n’échappera pas au « brassage » au moment d’entrer ou de sortir de nos examens. »
« Depuis le début de l’année, les étudiants n’ont eu que des galops d’essai à distance. Du jour au lendemain, on leur propose de passer à l’écrit. Ce n’est pas du tout la même chose ! », assure Tao.
« Beaucoup d’étudiants ne veulent pas de présentiel » confirme Tao Chéret, responsable de la fédération syndicale des étudiants de Rennes 1. « Ils nous ont fait part de leurs inquiétudes en envoyant des messages, des mails. D’après un de nos sondages (650 réponses), sept étudiants sur dix voulaient des partiels à distance. Au regard du contexte sanitaire (rave de Lieuron, version différente du virus, troisième vague), ce n’est vraiment pas le moment d’organiser des examens sur table. C’est une question de santé publique non seulement pour les étudiants mais aussi pour leurs proches. »
Avec d’autres, Matéo veut se battre pour privilégier des contrôles à distance. Quitte à les décaler de quelques jours. « La situation est compliquée pour tout le monde », convient Tao. « il faudrait au moins décaler la première semaine des examens et la replacer un peu après la deuxième semaine. » Interrogée par les syndicats d’étudiants, la présidence de l’université n’a donné aucune réponse. « Avant les vacances, nous avons envoyé des mails, sans aucun retour de sa part. Nous l’avons relancée, samedi. Nous espérons une réponse dès ce lundi et une réaction rapide », assure-t-il.
Il y a quelques semaines, des étudiants de pharmacie ou en économie ont passé leurs examens en « présentiel ». « Dans les témoignages que nous avons reçus, beaucoup nous disent que les protocoles sanitaires n’ont pas été respectés, les salles étant trop petites. Nos inquiétudes sont donc fondées ! «
« La présidence a peur de décrédibiliser sa réputation, ses diplômes. Mais depuis le début d’année, tous les examens en distanciel n’ont pas donné que des bonnes notes. Certains ont eu trois ! La distance n’entraine pas la triche », explique Mateo.