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POIGNARDÉ À 17 ANS DEVANT UN CENTRE DE FORMATION : SON AGRESSEUR DEVANT LES JUGES

Peu après 16 h 30, le mardi 10 octobre 2023, devant un centre de formation de Ker Lann, à Bruz, un stagiaire âgé de 17 ans est gravement blessé au niveau du cou, près de la clavicule gauche par arme blanche. Souffrant d’une importante hémorragie, le mineur arrive à rejoindre le hall du campus afin d’être pris en charge. Avant l’arrivée du Samu, les premiers soins sont apportés par un professeur avec qui des étudiants venaient de suivre un cours de secourisme.

Après des recherches, un suspect est rapidement interpellé par la gendarmerie, conduit devant la justice et placé en détention provisoire. « Il s’agit d’un jeune homme connu de l’institution judiciaire ayant commis un délit quelques semaines avant », précisait Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes. » En garde à vue, l’accusé tente d’expliquer les raisons de son geste. « J’étais victime de harcèlement scolaire et je me sentais en danger. » Contacté, un professeur du centre de formation dressera le portrait de l’agresseur comme d’un individu introverti, calme, qui n’aime pas se disputer, et plutôt à l’écart des autres. 

Il tenait le couteau avec le pouce opposé à la lame. Il avait vraiment un regard noir. Il aurait pu tuer quiconque s’interposait. Il respirait fort comme un bœuf. Il a fait un mouvement du haut vers le bas. Tout s’est passé très vite. » Un témoin de la scène

Devant la justice, ce jeudi, le prévenu était poursuivi pour des « violences avec arme avec une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours. À la barre, l’homme de 20 ans est posé. Il s’exprime d’un ton apaisé. « J’ai subi des faits de harcèlement dans le milieu scolaire et je me suis senti une nouvelle fois menacé. » Devant lui, le procureur de la République tente de lui faire prendre conscience la gravité de son agression. « Appréhendez-vous pourquoi vous êtes en détention ? Et pourquoi nous avons dû prendre cette mesure-là ? », demande le magistrat. « Je comprends. J’ai voulu me défendre, j’étais tétanisé… Je m’excuse auprès de la victime », répond l’homme entre deux gendarmes, dans le box vitré.

Reprenant la parole, le parquet déplore des violences avec armes extrêmement graves. « L’instruction était à l’origine ouverte en tentative de meurtre. Sa place n’est pas en détention, néanmoins, mais afin d’éviter une réitération des faits, un suivi m’apparaît primordial », explique le procureur de la République Julien Marivin. 

Je n’ai relevé aucun symptôme psychotique ressortant d’une pathologie psychiatrique, mais je mets en avant l’importance d’un suivi psychologique afin d’écarter toute récidive. » L’expert. 

Le tribunal condamne le prévenu à une peine de 30 mois d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis probatoire. Le prévenu aura l’obligation de suivre des soins, de travailler ou d’assurer une formation, de payer les dommages et intérêts à la victime en dehors de son incarcération. Il est interdit de porter une arme, de rentrer en contact avec le stagiaire, et de se rendre sur le campus de Ker Lann. 

Info + : D’après nos informations, quelques jours avant l’homme avait été placé en garde à vue pour avoir menacé de mort et giflé un conducteur de bus. Il était déjà muni d’un couteau. Il avait fait l’objet d’une composition pénale, étant inconnu de la justice. Son arme avait été confisquée et détruite. L’avocat de la défense Bertrand Maillard avait récemment déposé une plainte pour des faits de harcèlement dont son client aurait été victime.

 

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