« À Rennes, la danse amateure est en souffrance », alerte Morgane Teffaine, porte-voix du collectif SOS — Sauvons nOs Studios. « La demande explose, mais les salles ne suivent pas. On ne peut plus accueillir tout le monde. » Ce collectif informel, qui regroupe plusieurs écoles et associations (Mouvance, Al Golpe, Tap Breizh, Miss Cantus, Valentine Paugam…), tire désormais la sonnette d’alarme. « On sollicite tous les mêmes lieux. Ils sont peu nombreux, rarement disponibles et parfois inadaptés », résume Morgane.
Depuis la crise sanitaire, la pratique s’est intensifiée, notamment avec l’arrivée de nouveaux habitants, venus en particulier de Paris.
La situation devient critique, car ce manque d’espaces entraîne des listes d’attente interminables, la précarisation des enseignants, les difficultés à maintenir les cours… « On veut juste pouvoir transmettre, accueillir, créer. La danse n’est pas un luxe. C’est un impératif, une respiration pour des centaines de personnes à Rennes. » Mais le problème ne serait pas seulement l’absence de créneaux, c’est aussi la qualité des locaux. « Danser sur du béton ou du carrelage, c’est dangereux. Il faut un parquet souple, un plancher flottant. C’est une base, pas un caprice. Certaines disciplines comme le pole dance s’en sortent mieux, car moins exigeantes en termes de sol, mais pour la danse contemporaine, classique ou les claquettes, le besoin est spécifique. »
À Rennes, seule une douzaine de studios disposent d’un sol adapté. « C’est un chiffre dérisoire face aux 191 associations de danse recensées dans la ville. On a les pratiquants, les profs, l’envie. Il manque juste les lieux », insiste Morgane. Pour répondre aux besoins, il faudrait au moins trois salles supplémentaires pour désengorger la situation des six structures du collectif. « Et si l’on prend en compte les autres associations confrontées aux mêmes difficultés, ce chiffre grimpe à cinq.»
Rennes Métropole renvoie les associations vers les communes périphériques. « C’est un non-sens écologique », tranche un Rennais.
Mais au-delà de ces besoins immédiats, les professionnels rêvent d’un projet à plus long terme : la création d’un Centre de la danse amateure à Rennes. « Ce lieu pourrait être mutualisé, accessible, avec cinq studios bien équipés, des vestiaires, de l’insonorisation, des miroirs… Ce serait un outil formidable, fédérateur, au service de toutes les esthétiques, de la plus académique à la plus urbaine. » Les discussions avec la Ville et la Métropole n’ont pour l’instant rien donné. « On a frappé à toutes les portes. On a besoin d’un engagement politique clair », déclare le collectif. Pour faire bouger les lignes, une manifestation est prévue le samedi 17 mai 2025, de 16 h à 18 h place de la Mairie à Rennes. Faire danser Rennes… sur de bons appuis. Pétition : Signer ici
