La visite de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, ce 1er novembre, à Maurepas, a ravivé les attentes et frustrations des policiers rennais. « C’est bien qu’il soit venu, qu’il ait entendu des riverains s’exprimer », admet Frédéric Gallet, représentant du syndicat Alliance Police nationale 35. « Par son déplacement, il reconnaît l’existence du narcotrafic en Bretagne. En France, environ 250 000 personnes en vivent pour un chiffre d’affaires de 3 milliards. »
Mais malgré cette visite, c’est un conseiller spécial de Bruno Retailleau, Julien Defer, qui s’est rendu auprès des délégués syndicaux. Il ne leur a pas promis de changements significatifs ni de miracle, notamment en raison des restrictions budgétaires actuelles. Une déception pour Frédéric Gallet. « L’arrivée des cinq policiers à Rennes et de trois à Fougères d’ici à la fin décembre pour la BST, c’était déjà prévu. On est loin du compte», précise-t-il.
Malgré le manque d’effectifs et la dangerosité, nos collègues luttent au quotidien contre ce narcotrafic qui empoisonne la vie de ces quartiers et de leurs habitants qui en sont les premières victimes. » Frédéric Gallet
Aujourd’hui, Alliance Police nationale 35 évalue le manque à 176 agents pour le département, dont 150 pour la seule ville de Rennes. « On nous demande de faire toujours plus, avec moins d’effectifs et d’argent. On va leur dire quoi à nos collègues, lundi ? », s’interroge Frédéric Gallet. Parmi les mesures réclamées, le syndicat exige le classement de Rennes en « Secteur difficile ». Ce statut permettrait aux agents de bénéficier de primes spécifiques et d’améliorations des conditions de travail. « La sécurité est un droit fondamental qu’il est nécessaire de garantir sans compromis », insiste le syndicat.
Alliance Police nationale 35 dénonce également des réformes qui, selon eux, dégradent le labeur quotidien des hommes sur le terrain : l’instauration de trois jours de carence en cas d’arrêt maladie ou encore la réforme de la garde à vue. « Les économies ne peuvent pas être faites au détriment de nos collègues et de leur sûreté », martèle Frédéric Gallet. Même son de cloche chez David Leveau, secrétaire régional Bretagne unité. «On n’aura pas de moyens, de bâtiments, d’effectifs supplémentaires. J’entends les beaux discours, mais si on ne donne pas tout cela, nous avons perdu le combat. Il faut des actes et non de la poudre de perlimpinpin. Nous en avons assez des paroles, nous voulons du concret. » À ce jour, les policiers attendent des réponses concrètes à leurs revendications. Pour en savoir plus, l’interview de Frédéric Gallet sur TF1.