Les avez-vous remarqués sur la façade des halles centrales ? Peut-être pas… Il faut lever les yeux pour admirer les crabes, en particulier les dormeurs, sculptés en grès flammé, un matériau emblématique de l’art nouveau. Inspirés de la faune maritime de notre littoral, ces ornements illustrent à merveille la vocation de la halle « poissonnerie ».
On y voit aussi des langoustes, des crevettes. »
« Ces bâtiments furent inaugurés en mai 1923 par le ministre de l’Agriculture, Henry Chéron (1867-1936) », écrit l’architecte du lieu, Emmanuel Le Ray dans l’une de ses publications. « La halle de la poissonnerie est la dominante, les ailes latérales ont moins d’importance (légumes, fromage, beurre). » Lors de l’ouverture, la construction a impressionné bien au-delà du gouvernement. « Les nouvelles dispositions de notre poissonnerie, sa décoration sobre et élégante, ont séduit de nombreuses délégations municipales venues à Rennes pour la découvrir. »
Ce magnifique édifice a remplacé les anciennes halles aux grains, devenues inadaptées aux besoins croissants de la ville. Autour d’une cour centrale, quatre ailes organisent cet espace : la grande halle aux poissons au sud, les légumes et la viande dans les ailes latérales, et la criée municipale au nord (centre d’art contemporain depuis 1986). A cette époque, les toits, percés de lanterneaux, devaient permettre la ventilation et l’éclairage naturel des lieux de vente, complétés par un éclairage électrique prévu dès la construction.
Infos + : les façades s’animent grâce à la polychromie des matériaux utilisés : granit, briques jaune et rouge, tuffeau, et surtout, du grès flammé qui attire tous les regards.