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samedi 14 septembre 2024
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NOUVELLE IMPLANTATION EN RADIOTHÉRAPIE : DÉBAT SUR LES ONDES

L’ICRB (Institut de cancérologie et de radiothérapie brétillien) est un établissement privé de santé, disposant de deux sites, l’un à Saint-Grégoire et l’autre à Saint-Malo. « Il est autorisé à traiter le cancer, en collaboration étroite avec les autres acteurs (cliniques, hôpital de Saint-Malo, polyclinique de la Côte d’émeraude). Nous sommes présents du diagnostic au traitement, avec une technicité particulière », indique Jérôme Chamois, l’un des médecins de l’ICRB. 

À Saint-Malo, cet établissement emploie une équipe médicale (22 oncologues, radiothérapeutes, généralistes et spécialistes de soins palliatifs), des assistances, des radiophysiciens, de dosimétristes et des administratifs. « Nous apportons expertise, sécurité et proximité aux patients dans les dernières techniques médicales sur les territoires de Rennes et de Saint-Malo. » 

On ne voit pas bien en quoi une nouvelle implantation à Saint-Malo diminue les inégalités territoriales… quand il n’y a toujours rien de prévu en centre Bretagne .» JÉRÔME CHAMOIS.

En France, l’offre de radiothérapie est extrêmement surveillée, extrêmement réglementée. « Au début des années 2000, il y a eu des accidents graves en France, dans des petits centres, à Épinal, Toulouse… Depuis, des efforts très importants sont entrepris par tous,  les experts, la société française de radiothérapie, l’Agence régionale de santé, l’Institut national du cancer, à la Direction générale de l’offre de soins… Des étude ont démontré que pour faire une radiothérapie de qualité, il faut faire du volume, soit 600 patients par an. »

Actuellement, à Saint-Malo, le site traite 950 patients chaque année, pris en charge à 100 %. « Nos délais de traitement sont courts, conformes, voire inférieurs à la moyenne en France. » Problème, l’Agence régionale de santé veut délivrer une deuxième autorisation à un autre établissement sur le territoire malouin. « Le plan régional de santé ne repose sur aucune évaluation des besoins », regrette le médecin. « Il va fractionner le nombre de patients par deux et par an. C’est une aberration ! Car nous sommes complètement en dehors de la stratégie nationale du regroupement de l’offre prônée depuis plus de dix ans. créant deux centres de petite taille, nous ne satisferons plus aux critères de l’Institut national du cancer. Ces deux établissements seront moins efficients. Ils seront moins en mesure d’investir dans les nouvelles techniques seront moins intéressants pour les professionnels de santé. » 

La création de deux centres met tout le monde dans la difficulté pour recruter des manipulateurs. JÉRÔME CHAMOIS

L’ICRB enfonce le clou. « Nous n’en comprenons pas l’intérêt d’une telle mesure pour l’usager et pour le patient. Nous pourrions toutefois le comprendre en cas de déficit d’accès aux soins. Mais à Saint-Malo, nous avons une technicité rare. Nous disposons de trois accélérateurs et de toutes les techniques modernes. »  Face au plan régional de santé, le risque pourrait être aussi financier. « Les deux structures ne seront plus en mesure de continuer à investir pour les patients. Ils ne pourront acheter de coûteux appareils de radiothérapie. » Pour l’heure, on ne connaît pas le deuxième établissement susceptible de s’implanter dans la région malouine. « Mais il convient donc de mettre un nom sur une réalité : le territoire de Saint-Malo est d’ores et déjà surdoté », ajoute l’ICRB, dans un communiqué. « L’Agence régionale de Santé souhaite installer coûte que coûte, et quoiqu’il en coûte, un projet public face à un projet privé, par idéologie pure. »

Infos + : un rapport de la Cour des comptes s’étonne d’anomalies majeures dans le droit des autorisations délivrées par les ARS. Il pointe notamment l’absence de motivation explicite des besoins des patients, là où des autres opérateurs sont déjà présents pour la même activité. « Nous sommes typiquement dans l’illustration de ce que déplorait l’institution. »

La réponse de l’ARS : Le 3e projet régional de santé publié par l’ARS Bretagne le 27 octobre dernier prévoit une implantation supplémentaire de radiothérapie sur le territoire de Saint-Malo/Dinan. « Cette nouvelle installation a été prévue pour renforcer l’accès aux soins et répondre à l’évolution des besoins de santé de ce territoire à moyen terme. Elle a été envisagée au regard des perspectives démographiques produites par l’INSEE et par une mortalité liée au cancer encore supérieure à celle de la Bretagne. Cette nouvelle implantation pourra faire l’objet d’une demande d’autorisation en 2024. Elle sera alors soumise à un avis de l’instance de démocratie sanitaire de la Commission spécialisée de l’organisation des soins. L’ARS Bretagne et les membres de cette commission seront attentifs à ce que le développement de cette offre se fasse dans une cohérence de prise en charge, de qualité et de sécurité des soins (…) Cette proposition ne sera pas concurrente, mais complémentaire de celle actuellement sur le bassin malouin qui conservera la place qu’elle occupe aujourd’hui. Le projet régional de santé prévoit également une implantation supplémentaire de radiothérapie sur le territoire de Haute-Bretagne (Rennes-Fougères-Vitré-Redon). »

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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