Ce 24 décembre 1923, le dirigeable Dixmude fait la une de l’actualité. Remis à la France en guise de réparation de guerre le 13 juillet 1920 par l’Allemagne, il est en perdition. En couverture du journal Ouest-Eclair, sa situation est jugée sérieuse. Frappé par la foudre, il explosa en fait en plein vol le 21 décembre 1923, au large des côtes de Sicile, tuant les 50 ou 52 personnes à bord (42 membres d’équipage et 8 ou 10 passagers).
Ce 24 décembre, les dindes de Noël étaient en baisse. La raison en était simple ! Le marché français avait inondé l’Angleterre de cette précieuse volaille sur les tables britanniques (environ 480 tonnes). Mais le commerce français avait trop bien fait les choses. La quantité était trop importante pour nos voisins d’outre-Manche. Elle avait été retournée en France tant et si bien que la place de Paris était envahie de ces éventuels rôtis !
À Rennes, en l’église Saint-Étienne, un chœur de 70 personnes, sous la direction de Mlle Bornet, professeur au conservatoire, exécutait la messe en « ut mineur » à 5 voix mixtes de Gounod. Partout, les édifices religieux se pliaient en quatre pour recevoir les fidèles. À Notre-Dame, l’organiste Collin jouait notamment des Noëls de Liszt.
Ce 24 décembre-là, les maisons d’alimentation et les pâtisseries-confiseries furent particulièrement achalandées. « Le véritable foie gras, prince des mets par sa finesse et sa succulence de Strasbourg ou de Toulouse, aux truffes de Périgord premier choix, se vend de 40 à 50 francs », écrivait Ouest-Eclair. Sur les tables, on trouvait notamment de la galantine de volailles truffée, du jambonneau roulé, des pieds farcis, des fruits confits, des marrons glacés…
À la une, Ouest-Eclair publiait un conte de Noël, la faute de l’ange.
Par un temps pluvieux et doux, la soirée de Noël fut assez animée. « Beaucoup de monde dans les cafés, beaucoup de monde au théâtre où c’était d’ailleurs la journée des artistes. » Mais Noël était aussi sportif ! Le 25 décembre, le Stade rennais affrontait les cheminots rennais, au parc des Sports. Les Stadistes alignaient une excellente équipe où figuraient Guihard, Berthelot, les frères Gastiger, Marc Leprince, de Larue, Deloche, Bataillon, Gauvain, Daris, Rouault.
Les dictons de Noël : À Noël au balcon, A Pâques aux tisons ; À Noël, les moucherons, A Pâques, les glaçons ; Noël, humide, greniers et tonneaux vides.