En raison des derniers évènements, faisant suite à la mort de Nahel, le ministère de l’Intérieur appelle les préfets à prendre des mesures draconiennes et drastiques dans leur région. À Rennes, le centre commercial Colombia a fermé ses portes, vers 17 h. « Notre établissement ne sera pas le seul », assurait le directeur aux clients. « C’est un ordre venant d’en haut. Le gouvernement craint des pillages », ajoutait une commerçante des 3 Soleils.
Après 20 h 30, en application d’une décision ministérielle, les lignes de bus ne circuleront pas dans toute la ville. En revanche, le métro sera ouvert durant toute la soirée.« Pour éviter les violences contre les passagers et les dégradations, sur directive nationale, les transports en commun métropolitain, hors métro, arrêteront leurs activités à 21 h, ce soir. Keolis assure actuellement une large communication à destination des usagers », confirme la préfecture dans un communiqué.
Ce soir, le préfet a aussi interdit à Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande le port d’armes par nature (mortiers, artifices, white-spirit), de masques…. En revanche, il a autorisé la captation d’images des manifestations par drones Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande pour la protection des personnes et des biens. La mesure la plus spectaculaire reste toutefois l’interdiction du cortège « contre le racisme, les crimes et les violences policières » qui devait rassembler 300 manifestants, place Sainte-Anne, à 20 h.
Cette mesure préfectorale est prise au regard des nombreux évènements ayant eu lieu ces derniers jours, dans la capitale bretonne. Toute la nuit du 29 juin, des individus ont provoqué les forces de l’ordre dans le quartier du Blosne avec des tirs nourris de mortiers, de cocktails Molotov et de nombreux projectiles. Dans la même soirée, la préfecture a constaté le début d’un sinistre au collège de la Binquenais, la mise hors service de 4 caméras par des engins de chantier conduits par des émeutiers, l’incendie de 7 véhicules, d’un scooter, d’un cabanon et de nombreuses poubelles à Maurepas et Villejean. Des tags exprimant un appel à la violence pour rendre justice à Naël ont été découverts dans le quartier de Villejean.