Place de la République, ce 9 octobre, une centaine de personnes se sont rassemblées pour écouter Marie Mesmeur, députée de la 1re circonscription d’Ille-et-Vilaine, tout juste rentrée d’un voyage humanitaire mouvementé et d’un séjour en prison en Israël. Sous les drapeaux palestiniens, la parlementaire a témoigné sur son expérience à bord d’une flottille internationale à destination de Gaza, interceptée il y a quelques jours par les forces israéliennes.

Face aux militants, l’insoumise Marie Mesmeur a rendu hommage à « tous ceux qui se mobilisent dans le monde » pour Gaza. « Ce que nous avons fait, ce n’est qu’un échantillon. Sur le bateau, je recevais des messages de partout. Ce n’est pas grâce aux gouvernants que les choses avancent, c’est grâce aux peuples. » Puis, l’élue est revenue sur « les conditions insoutenables » en prison. « Il n’y avait pas d’eau potable. On voulait nous montrer à la télévision pour leur propagande », a-t-elle raconté, visiblement encore éprouvée.
Dans son discours, Marie Mesmeur a salué la mobilisation locale. « J’ai vu ce que vous avez fait ici, le 4 octobre, quand les CRS sont intervenus pour disperser le rassemblement en soutien au peuple palestinien. Merci Rennes, et honte aux CRS », a-t-elle lancé sous les applaudissements. Malgré la fatigue et les violences subies en prison, la députée a affirmé souhaiter repartir pour Gaza. « Ce n’était pas la première flottille, et ce ne sera pas la dernière. D’autres prendront le relais. On retournera, on brisera ce siège, et on ouvrira un corridor humanitaire. »
Un témoignage qui résonne dans un contexte de paix fragile
La prise de parole de la députée intervient dans un moment charnière du conflit israélo-palestinien. Depuis mercredi soir, Israël et le Hamas ont accepté la première phase d’un plan de paix selon le président américain, prévoyant la libération des otages et le retrait progressif des troupes israéliennes de Gaza. Mais pour Marie Mesmeur, ces annonces ne suffisent pas. « Tant que le blocus existera, la paix ne sera qu’un mot. On ne se taira pas. » Connue à Rennes, Marie Mesmeur inscrit désormais son engagement sur la scène internationale. « Ce que j’ai vu là-bas, c’est la dignité d’un peuple. Et tant qu’ils lutteront pour leur liberté, nous serons à leurs côtés. »
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a parlé d’un « tournant critique », tandis que le Hamas a confirmé un accord de cessation des hostilités.
Partie fin septembre dans le cadre de la Freedom Flotilla Coalition, Marie Mesmeur faisait partie d’un convoi maritime composé de près de 40 navires et 500 militants venus d’une vingtaine de pays. Elle avait pour objectif de dénoncer le blocus imposé à la bande de Gaza et livrer symboliquement une aide humanitaire. Mais le 3 octobre, à l’approche des eaux palestiniennes, la flottille a été interceptée par la marine israélienne. Les passagers ont été arrêtés puis transférés vers une prison du désert du Néguev, dans le sud d’Israël. Après plusieurs jours de détention, Marie Mesmeur a été expulsée d’Israël le 6 octobre, en même temps que d’autres ressortissants français.


