Au café Cortina, le peintre Mariano Otero et son frère Antonio venaient parfois se désaltérer. Ils s’asseyaient à une table devant le comptoir peint naguère par le maître lui-même. Mais de… maître avec lui, il n’en était pas question ! Fils d’un réfugié hispanique antifranquiste, il en avait conservé une haine farouche pour toute domination. Ceci explique sans doute pourquoi il peignait la douceur féminine à longueur de pinceau et de temps.
Décédé il y a quelques jours, l’artiste a laissé son empreinte partout dans Rennes et notamment dans le quartier Cleunay. Le vieux monsieur a rejoint ses maitres en peinture : Velasquez, Goya et Picasso. Il a trouvé la paix, loin de son pays où Franco imposa un exil à son père dans des années pas si lointaines.
Élève des Beaux-Arts de Rennes, dont il fut le plus jeune diplômé, il vécut toute sa vie dans la capitale bretonne où il œuvra pour la culture espagnole en présidant les destinées du Circulo Espanol et du centre culturel espagnol. « C’était un grand monsieur, » note Thierry, propriétaire du café Cortina.
Exposant à Dinard depuis belle lurette, Mariano était le beau-frère de Clotilde Vautier. Il fit l’objet d’une récente exposition sous les galeries du Théâtre où il avait présenté quelques affiches engagées (voir notre article ci-dessous). On pouvait voir jadis ses œuvres au Picca et on pourra le voir encore une dernière à Roscoff et à Dinard, cet été. Ciao l’artiste !
Pour en savoir plus : l’interview de Mariano Otero sur RCF.
#hommage #SaintGregoire est émue ce matin d'apprendre la disparition de Mariano Otero, ami de la ville, grand artiste et fondateur du Grand Prix de #Peinture. Un homme aux multiples qualités, un artiste au talent reconnu et un magnifique engagement au service de l'#art pic.twitter.com/cVr64sVRMz
— Ville de Saint-Grégoire (@VilleGregoire) July 10, 2019