Dans la douceur mélancolique d’un matin de mars, le village de Saint-Thurial s’est enveloppé d’un silence inhabituel, chargé d’émotion et de recueillement. En ce samedi 2 mars 2024, une marche blanche y a rassemblé entre 700 et 1 000 âmes venues rendre hommage à Anthony Boulier, un jeune père de famille de 30 ans, tué à coups de batte de baseball, dans la nuit du 24 au 25 février dernier, au lieu-dit Simon (voir notre article).
Anthony, décrit par ses proches et connaissances comme un homme discret, sérieux, et toujours prêt à donner un coup de main, était profondément ancré dans la vie locale. Bénévole au comité des fêtes de Saint-Péran, il était apprécié de tous. Sa disparition, brutale, a plongé toute une communauté dans une tristesse abyssale. « C’est un moment de recueillement important et vital pour faire notre deuil », explique le maire de Saint-Thurial, David Moizan.
Ce samedi matin fut un instant de communion et de solidarité. Encadrée par la gendarmerie, avec une voiture sécurisant l’arrière du cortège, la procession s’est ébranlée dans une atmosphère digne et respectueuse. Les proches d’Anthony, en tête, portaient une banderole poignante : « Anthony, on ne t’oubliera jamais. Que justice soit faite ». Les participants, invités à revêtir des t-shirts blancs, des roses blanches et des ballons, ont ainsi formé un flot d’émotion traversant les rues du village déposant fleurs et témoignages au passage.
Dans l’écrin verdoyant de Saint-Thurial, sous un ciel bleu parsemé de nuages immaculés, s’est écrit un chapitre sombre. Il clôturait une bien terrible semaine dans un village où, sur une route, il y a quelques jours, Anthony et un ami, revenant d’une soirée, ont été interceptés par deux frères, munis d’une batte de baseball. Depuis, la fratrie a été mise en examen pour meurtre et violences avec arme. Depuis, un mausolée rend hommage à Anthony. Que justice soit faite, pour lui, pour tous.