Louis Le Duff a ouvert son discours en breton, comme un clin d’œil aux racines. Ce jeudi 15 mai, au siège de son entreprise à Rennes, Louis Le Duff a reçu des mains d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, les insignes de commandeur de l’ordre du Mérite agricole.
Devant un parterre de chefs d’entreprise, d’élus et de figures bretonnes, le fondateur du groupe éponyme, à 78 ans, a vu son parcours salué avec ferveur. « C’est un conquérant », a indiqué la ministre. « Il fait rayonner les valeurs de l’économie rurale et de la gastronomie française dans le monde entier. » Lui, l’enfant d’une ferme maraîchère de Roscoff a répondu avec émotion. « C’est la plus belle distinction que je pouvais recevoir.»
Son histoire commence modestement, en 1976, à Brest, avec une idée simple : faire du bon, du rapide, du français. Presque un demi-siècle plus tard, l’enseigne Brioche Dorée est devenue le fleuron d’un groupe qui compte également Del Arte, Fournil de Pierre, La Madeleine. À cela s’ajoute une branche industrielle, Bridor en tête, dont les viennoiseries et plats cuisinés s’exportent aux quatre coins du globe.
Bridor possède aujourd’hui une quinzaine d’usines dans le monde, dont cinq en France. Une sixième ouvrira à Falaise, en Normandie, à l’automne. Une implantation rendue possible après le renoncement au projet de Liffré, abandonné face aux recours environnementaux. Mais chez Louis Le Duff, la réussite ne se mesure pas qu’en chiffres. Elle s’enracine dans une vision : celle d’une restauration rapide, exigeante, fidèle aux traditions culinaires françaises.
Ce goût de l’authenticité, il le partage avec les plus grands. Le groupe coopère avec Pierre Hermé, la Maison Lenôtre, des Meilleurs Ouvriers de France comme Frédéric Lalos ou Jean-Jacques Massé. Il a fondé à Rennes une Académie Culinaire internationale, lieu de transmission, de recherche et d’excellence. Un fonds de dotation porte ces engagements, tout comme les partenariats avec l’INRA ou le CHU de Rennes.
Avec 19 000 collaborateurs dans plus de 100 pays et un chiffre d’affaires qui devrait atteindre 3,5 milliards d’euros en 2025, Louis Le Duff est devenu un ambassadeur de la gastronomie française à l’échelle planétaire. Mais l’homme aux racines bretonnes n’a rien perdu de son attachement à la terre, aux savoir-faire, aux artisans. « Une figure comme Louis Le Duff est un atout extraordinaire pour notre industrie agroalimentaire », a résumé la ministre.