Cela ne rigole plus entre les élus du Front de gauche et la maire de Rennes. Le sujet de discorde : la liberté de manifester.
La maire de Rennes ne veut plus de manifs contre la Loi El Khomri dans l’hyper centre. « J’ai demandé au Préfet de définir, avec les organisateurs de manifestations, des parcours et lieux de rassemblements qui permettent, le cas échéant, de sécuriser les défilés. Si manifester est un droit, les actions spontanées et sporadiques, comme le blocage de la rocade ce matin ou la longue interruption du fonctionnement ce métro, sont aussi dangereuses que pénalisantes », estime-t-elle. Contre les casseurs et les agitateurs, la maire appelle chacun à faire preuve de ses responsabilités. « Le centre historique de notre ville, avec ses rues étroites, ne permet pas aux manifestations de se dérouler dans des conditions de sécurité satisfaisantes. » Mais dans la majorité municipale, on n’est pas toujours d’accord avec sa position. « Le droit de manifester est une liberté fondamentale, le droit à la contestation l’est également, » estiment les élus du Front de gauche. Ces derniers demandent même à madame Appéré de revoir sa position. « Cette proposition d’interdiction en rajoute au climat délétère voulu par le pouvoir. Laissez-nous manifester sur les parcours habituels et librement contester le projet de loi Travail. Le 31 mars, la ville de Rennes sera vivante, solidaire et créative. »
Extrait du communiqué des élus de gauche : Madame la Maire, vous êtes du côté d’un gouvernement aux abois, de plus en plus rejeté, voire haï, tout proche d’une débâcle électorale. Les vraies questions n’ont pas de bonnes réponses. Les provocations policières et autres manœuvres visant à déconsidérer la juste mobilisation de la jeunesse et des syndicats ne suffiront pas à stopper le rejet massif qui s’exprime.