Profitant d’un voyage de son mari au Maroc, la femme, avec un nouvel homme depuis peu, décide de se rendre au commissariat. Elle tient à dénoncer auprès des policiers les nombreuses violences et insultes habituelles, subies en 15 ans de vie commune, de la part du père de ses deux enfants. « Ton « mec » est déjà mort. Je vais le tuer et je vais te brûler à l’acide », aurait menacé l’époux éconduit.
Quelques jours après sa plainte, le mari revient du nord de l’Afrique. Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2021, il se rend avec deux amis au domicile d’une femme où le couple passe la soirée. S’en suit une pluie de coups contre le nouveau compagnon durant 15 minutes : l’homme est frappé à terre et laissé pour mort devant l’ascenseur de la résidence. Il sera arrêté pendant un mois.
« C’est un dossier d’une violence inouïe qui transpire l’emprise, une emprise telle qu’elle aurait pu nous amener aux assises aujourd’hui », explique la représentante de la partie civile devant le tribunal correctionnel de Rennes. En défense du conjoint, l’avocat Jérôme Stéphan appelle à la prudence de la juridiction. « Il existe quelques incohérences dans les récits de la victime, notamment dans les menaces de mort », plaide-t-il. « Il manque aussi des preuves matérielles pour caractériser les agressions habituelles. »
Dans cette affaire, le procureur de la République, Philippe Astruc, a pointé du doigt la « préméditation » et le passage à l’acte, « illustré par une représentation du couple » sans doute éculé. Il a requis 18 à 24 mois ferme à l’encontre du mari, Ouakrim Amine et 6 mois contre son ami, Zarouri Anas (défendu par Thibaud Normand). Le troisième larron n’a pas été poursuivi. Le tribunal a condamné Zarouri Anas à 8 mois ferme et a prononcé son maintien sous les verrous. Il a sanctionné plus sévèrement Ouakrim Amine à 30 mois d’emprisonnement dont 15 assortis d’un sursis probatoire. Ce dernier est retourné en prison.