En ces jours estivaux, la nature se dévoile dans toute sa splendeur. Elle se déploie ses richesses gourmandes et colorées, dont les mûres, ces baies sauvages, se distinguent comme les stars d’une pièce aux décors naturels. De la fin du mois de juillet jusqu’aux frimas d’octobre, le temps semble suspendu, comme pour permettre à ces fruits de révéler leurs saveurs exceptionnelles.
Les mûres, si discrètes, débordent de bienfaits insoupçonnés. Elles se parent d’une robe sombre et d’une teinte qui reflète l’abondance des nutriments qu’elles renferment. Riches en vitamine C, ces petits trésors végétaux apportent un souffle de vitalité. Le potassium qu’elles contiennent, presque 200 mg pour 100 g, confère à nos corps l’équilibre nécessaire pour affronter les chaudes journées estivales et les ravages du temps. L’antioxydant naturel de ces baies sauvages offre une résistance face aux affres de la vie moderne, protégeant nos cellules de la pollution et du stress qui cherchent à les affaiblir.
Mais au-delà des bienfaits énoncés, l’envie de cueillir et de goûter sur-le-champ ces baies est toujours irrésistible. Une fois en possession d’une récolte abondante — disons, un kilogramme et deux cents grammes —, il est l’heure d’entrer dans le rituel de la transformation. Le sucre à confiture sera le complice de cette alchimie, en se mariant harmonieusement avec les mûres. Après avoir reposé cet assemblage, le feu d’une gazinière d’antan réveillera les saveurs endormies. Puis, au moment du bouillonnement, six ou sept minutes sont nécessaires pour laisser les senteurs s’épanouir et ajouter, selon le confiturier Christian, 25 grammes de beurre demi-sel. Il sera alors grand temps de stériliser, remplir, fermer et retourner comme une révérence finale les bocaux.
Délicieusement, les mûres nous rappellent que chaque saison apporte sa propre récolte de leçons et de plaisirs. Elles nous enseignent la patience et la joie de cueillir les douceurs de la vie. Mais attention tout de même lors de la cueillette. Il faut se couvrir pour éviter les ronces qui les protègent, sélectionner les fruits à une hauteur respectable pour échapper aux méfaits de l’urine de renards, et les laver avec précaution pour écarter les ombres de la pollution.
