Bonté divine ! Peu de touristes poussent la porte de l’église de Saint-Malo de Phily, dans le sud du département d’Ille-et-Vilaine. Pourtant, au fond du chœur, se cache le triptyque d’un grand peintre et ami de Gauguin : Émile Bernard (1868-1941). Artiste représentatif de l’école de Pont-Aven, il est né le 28 avril 1868 et mort à Paris le 16 avril 1941, à Paris. Il fut également poète sous la plume de Jean Dorsal.
En 1888, Emile Bernard se lie d’amitié avec Gauguin, avant de se brouiller avec lui. Menant une belle carrière artistique, il rencontre des confrères de sa génération (Paul Cézanne). En 1933, l’abbé Duparc, prêtre de Paris, convainc Emile Bernard, l’un de ses paroissiens, de décorer le chœur de l’église de Saint-Malo-de-Phily. Durant l’été, le peintre, aidé d’un jeune critique d’art grec Alex Basileos, entreprend de reproduire la Translation des reliques de Saint-Malo de Saintes à Guipry vers 710.
Le peintre s’y est représenté lui-même. Il a peint le paysage de la vallée de Vilaine à Saint-Malo de Phily ainsi que le recteur et les vicaires.
Les fresques de l’abside évoquent trois épisodes de cette histoire. Il y a peu, elles ont été réhabilitées pour un montant de 46 696 € subventionné à 40 % par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles). Elles sont inscrites au titre des Monuments historiques depuis 1977, ainsi que l’église en 2015, construite par l’architecte rennais Henri Mellet, assisté de Charles Couesnon.

Se dressant fièrement, sa silhouette néo-romane est la plus belle réussite d’Henri Mellet, très présent au pays de Fougères (N-D de Bonabry, St–Etienne-en-Coglès, Saint-Aubin-du-Cormier…). Édifiée vers 1900, elle est inspirée des églises romanes d’Auvergne… Pour en savoir plus sur le passage du peintre en Ille-et-Vilaine, et notamment à Saint-Briac.